À vingt jours du référendum sur la révision de la Constitution, maintenant que toute la machine électorale est mise en branle, le timing voudrait que la voix initiatrice du projet de la nouvelle Algérie, elle-même, en la personne du président Tebboune, prenne les devants de la scène, défendre le bien-fondé du texte et inviter le peuple algérien à en exprimer son avis. Car, in fine, le dernier mot revient aux Algériens, entre les mains desquels le chef de l’État confie l’avenir de leur propre pays. Pour ce faire, le premier magistrat du pays a choisi le siège du ministère de la Défense nationale, une tribune depuis laquelle il a exprimé sa bonne volonté de réaliser, à travers le projet phare de son mandat électoral, les aspirations du peuple algérien, ce peuple qui a bouleversé la vie nationale un certain 22 février 2019 et auquel la parole est désormais restituée. Ainsi, en visite hier- la troisième du genre depuis qu’il tient les guides du palais d’El Mouradia- dans les locaux du MDN, le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, a abordé, devant les cadres de l’institution militaire, le projet de la Constitution sous ses multiples facettes : la justesse qui a présidé à l’élaboration du texte, les visées de la Loi fondamentale comme projet séant à la mise en place d’un État de droit et de Justice, la symbolique référendaire et les enjeux autour de la question. Au delà de l’objectif suprême de construire les bases de la nouvelle Algérie, la visite du président Tebboune, désormais une tradition qu’il noue avec les cadres de l’ANP, intervient donc à la veille du référendum sur la révision de la Constitution couplé avec la date du déclenchement de la Révolution de 54. « Deux événements majeurs complémentaires pour la concrétisation de la construction de l’Algérie nouvelle en toute démocratie et liberté », pose d’emblée le chef de l’État dans son discours, pour marquer d’une pierre blanche le référendum populaire du 1er novembre prochain qu’il conviendra à aborder au 66ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse Guerre de libération nationale. Et de souligner à cette occasion, lors de laquelle il a été reçu en grande pompe par le chef de l’Etat-major de l’ANP, le général de Corps d’Armée, Saïd Chanegriha, ainsi que les hauts cadres de l’institution militaire, que le référendum du 1er novembre « marque un retour au peuple qui est invité à faire entendre sa voix, librement et souverainement, pour exprimer sa conviction concernant les amendements constitutionnels ». Des amendements qui, souhaite le chef de l’État, « seront plébiscités par le peuple algérien, afin que nous puissions de concert asseoir les bases de l’Algérie nouvelle sous-tendue par deux piliers que sont la souveraineté nationale et une véritable concrétisation de la Justice sociale, conformé- ment aux principes de la Déclaration du 1er Novembre et au message des chouhada. » Question enjeux, il va sans dire que le projet de par ses visées majestueuses pour l’Algérie de demain, ne passe pas sans déranger ceux qui ne veulent pas que le pays soit mis sur les rails du développement. « Certaines parties », cite le Président dans ses propos, que la consécration dans le texte de la Loi fondamentale de la Déclaration du 1er Novembre et de la société civile « dérange », soutenant que « nous avons emprunté la bonne voie, car tout écart de la Déclaration du 1er Novembre serait un égarement ». Autrement expliqué, s’il est un repère pour les fondements de l’État algérien et de son peuple et auquel il faudra rester attaché, il sera bien la date du déclenchement de la Révolution nationale, laquelle signe le premier acte de consensus du projet algérien. Des raisons somme toute, « Nous devons demeurer fidèles au serment des chouhada qui ont payé de leur vie pour que vive ce pays », a affirmé le président de la République, insistant sur l’importance du 1er Novembre, donc 66e anniversaire, duquel « nous nous imprégnons pour nourrir les valeurs de l’indépendance et de la puissance de l’État fort de ses institutions constitutionnelles, en tête desquelles l’Armée nationale populaire ».
L’HOMMAGE À L’ANP
Dans un message à l’adresse de l’ANP, le chef de l’État, comme il fallait s’y attendre, n’a pas manqué de louanges pour une institution qu’il a présenté comme un exemple à suivre. « Notre armée, connue pour son professionnalisme et sa discipline, est source de notre fierté et ses performances et victoires dans les domaines où elle n’a de cesse d’honorer notre pays aux plans militaire, technologique, économique, humain et professionnel, sont des exemples à méditer », a assuré le chef de l’État. D’où, une grande expérience de l’ANP et des expertises acquises durant sa lutte contre le terroriste dans les années 90, qui lui valent l’hommage de toute la nation. Et au Président de relever aussi, « l’interaction positive de l’ANP avec les nouvelles donnes scientifiques et technologiques, l’habilite à accomplir pleinement son devoir à la hauteur de la confiance dont notre vaillant peuple l’a investie ». Enfin, à l’adresse des jeunes algériens auxquels il tient beaucoup dans la réalisation des objectifs de la nouvelle Algérie, eux appelés à se structurer dans les associations de la société civile, et prendre le destin du développement du pays en main, Tebboune a réitéré son engagement. C’est-à-dire, poursuivre « la marche du développement global que nous avons enclenché par la libération des initiatives économiques à tous les niveaux, en misant sur les jeunes en tant que pierre angulaire de l’économie du savoir et des startup », soulignant que ces jeunes « sont en quête d’une telle opportunité pour s’affirmer et laisser éclore les potentialités qu’ils ont démontrées durant la pandémie ».
Farid Guellil