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LE PHÉNOMÈNE DE LA MENDICITÉ PREND DE L’AMPLEUR EN CE MOIS DE RAMADHAN : Citoyens et commerçants s’en remettent aux autorités

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Comme chaque année, pendant le mois de Ramadhan, le phénomène de mendicité prend de l’ampleur, notamment dans les grandes villes. À Alger, par exemple, des mendiants squattent tous les coins des rues, les portes des mosquées, les magasins et les marchés.

Des jeunes et moins jeunes, femmes, hommes et enfants sont nombreux à investir les rues et les places publiques à Alger, notamment après le « f’tour » en demandant la charité ou de quoi se nourrir, a-t-on constaté sur place. Aussi selon certains mendiants apostrophés, à Ouled Fayet, ces derniers se disent victimes de la pauvreté, du chômage et de la cherté de la vie.
Ainsi, suite à une tournée à travers les rues d’Alger, nous avons remarqué que des mendiants viennent d’un peu partout, en compagnie des leur enfants, tendre la main aux passants pour obtenir quelque chose. Vêtus d’habits déchirés et sales, l’air triste, ces derniers exposent leurs enfants dans les rues, au niveau des gares pour mendier et gagner de l’argent facile, certains se font passer pour des handicapés pour attirer facilement l’attention des passants ou piétons pour se rendre visibles. Et Pour mieux cerner ce phénomène et connaître les raisons de ce fléau, nous avons interrogé quelques citoyens et commerçants, l’un d’entre eux nous dira que : « la mendicité est devenue une profession lucrative et qui rapporte de l’argent», ajoutant, ainsi que : « la mendicité a pris des proportions alarmantes chez nous, où l’on engendre un nombre croissant de mendiants, notamment en ce mois de Ramadhan… Aussi, pour moi les vrais nécessiteux ne tendent pas la main», a-t-il déclaré.
Notre interlocuteur tient à nous révéler, encore que : «D’ailleurs, ne nous savons plus qui est le vrai mendiant et qui est le vrai nécessiteux … tellement que ce fléau est devenu actuellement une profession». Il a encore affirmé que : «les pouvoirs publics doivent intervenir pour mettre fin à ce calvaire». Pour sa part, Djalil, jeune étudiant, considère que les mendiants envahissent les boutiques, les boucheries, les cafétérias… Et, les enfants, cette catégorie fragile, n’échappe pas à ce fléau.
Avant d’ajouter: «Ils sont partout devant les magasins en gênant les commerçants et les clients, autour des bennes à ordures, allongés sur des cartons à même les trottoirs, notamment en ce mois de Ramadhan». Par ailleurs, il a précisé que : « Certains mendiants demandent de les aider à se nourrir ou bien de se procurer des médicaments tout en montrant des ordonnances en profitant de la bonté des gens pour ramasser le maximum d’argent».
Mehdi Isikioune

MOHAMED TOUMI, DIRECTEUR EXéCUTIF DE LA FAC :
«La mendicité est devenue une profession»
-Le Courrier d’Algérie: Le nombre de mendiants augmente au mois de Ramadhan. Qu’en pensez-vous ?

-Mohamed Toumi : Oui, effectivement, mais sachant, et aussi, que 90 % de ces mendiants ne sont pas des personnes vulnérables ou nécessiteuses. Elles sont des personnes «professionnelles», c’est-à-dire qu’ils mendient seulement pour s’enrichir.

-Une profession dites-vous ?
-Il faut savoir aussi que ce fléau existe depuis des années.
Aujourd’hui, il est devenu une profession pour de nombreux mendiants. Ces derniers viennent d’un peu partout, même de l’intérieur du pays, et non pas uniquement à Alger.
On y trouve hommes femmes et même des enfants assis devant les supérettes et des mosquées, en train de tendre leurs mains aux passants tout en demandant de l’argent. Le comble, c’est que ces derniers aiment l’argent. Pour preuve, ils refusent qu’on leur donne des denrées alimentaires (pain ou pâte) par exemple.

-Comment peut-on lutter contre ce fléau ?
Pour moi, toute personne nécessiteuse ou vulnérable doit être recensée ou installée dans des structures d’accueil.
Ainsi il est souhaitable d’établir un plan national de lutte contre la mendicité pour éliminer ce phénomène déshonorable.
Propos recueillis par M. I.

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