Annoncé en grandes pompes, le document ne sera pas pour demain. Le ministre des Transports, Amar Ghoul a annoncé le report sine die de ce fameux sésame tant attendu par les usagers de la route, car le permis à points constitue un outil de lutte contre l’insécurité routière. Pourtant le nombre de victimes sur nos route dépasse tout entendement à tel point que l’Algérie est citée comme exemple en matière d’insécurité routière et d’accidentologie. Le constat est là. Les chauffards auront le temps de sévir sur les routes et feront davantage de victimes.
Lors d’une journée d’étude sur le permis biométrique, organisée hier au siège de son département, le ministre des Transports a énuméré les raisons de ce report. Le ministre souligne que trois raisons entravent la concrétisation du projet du permis à points. La première raison est liée aux difficultés que rencontrent les commissions locales de retrait de permis pour la gestion d’un tel document a-t-il expliqué. L’entrée en vigueur de ce permis est tributaire de la réalisation de trois fichiers nationaux, à savoir le fichier national de cartes grises, un fichier national des permis de conduire et le fichier national des infractions. Sans la réalisation de ces trois banques de données, le permis à points ne verra pas le jour. Amar Ghoul n’a fait que redire ce que son prédécesseur avait dit pour expliquer la mise en vigueur du permis à points. En 2012, Amar Tou, alors ministre des Transports avait énuméré les mêmes raisons pour expliquer et justifier le report de la mise en vigueur de ce permis de conduire. Deux ans après, son successeur revient pour annoncer une nouvelle fois le report du permis à points pour les même raisons. Amar Ghoul a, toutefois, rajouté une quatrième raison à savoir la mise en vigueur du permis biométrique. Selon son explication, le permis à points rentre dans le cadre du projet du permis biométrique. Une sorte de complémentarité. Le ministre des Transports, après avoir énuméré les raisons du report du permis à points, s’est contenté de mentionner tous les fichiers nationaux nécessaires pour la mise en vigueur de ce permis de conduire sans pour autant annoncer une date précise. La mise en place des trois fichiers (immatriculation, infractions et permis de conduire) pour permettre aux commissions locales de retrait de permis de gérer aisément ce document n’a que trop tardé.
C’est hier que le ministre des Transports à procédé à l’installation de la commission du permis biométrique. Devant cet état de fait le ministère des Transports a décidé de geler la distribution du permis à points jusqu’à la préparation des conditions d’application convenables et pratiques a-t-il indiqué. En attendant le règlement des toutes ces questions techniques, l’Algérie continue à compter ses morts sur les routes.
Hacène Nait Amara