Le procureur près du tribunal de la première instance de la Cour de Tipasa a requis hier, quinze (15) ans de prison ferme assortie de 1 million de dinars contre l’ex-wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, poursuivi pour « abus de fonction et violation des lois et règlements dans le but d’obtention d’avantages pour un tiers », et « dilapidation délibérée de deniers publics par un fonctionnaire », dans le cadre de l’affaire liée à l’ancien Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel. Le procureur a prononcé également la saisie de tous les biens de cet ancien commis de l’État au niveau de la capitale. Il est accusé d’avoir accordé le droit de concession à une entreprise moderne appartenant à Chahinez Hamel, fille de l’ancien patron de la DGSN, dont la superficie est estimée à 7128 mètres carrés, tout en accordant plusieurs logements aux enfants de Hamel.
À rappeler que l’accusé a nié tous les faits qui lui sont reprochés dans cette affaire. Le verdict final sera probablement connu le 12 décembre prochain.
Il est également à préciser que l’ex-wali Zoukh sera également jugé dans deux autres affaires liées aux deux hommes d’affaires Mahieddine Tahkout, et Ali Haddad. Dans l’une de ces affaires, Abdelkader Zoukh comparait en tant qu’accusé principal. Onze (11) personnes au total sont citées comme témoins, dont l’ex -ministre Abdelghani Zaâlane, poursuivi dans une autre affaire avec d’autres accusés arrêtés, parmi lesquels les Tahkout.
Les chefs d’accusation retenus contre l’ex-wali d’Alger, dans cette affaire, sont : « offre délibéré de privilèges non justifiés à un tiers lors de la conclusion d’un marché et d’accords illégaux, corruption dans l’attribution de marchés publics et de contrats, dilapidation de deniers publics, abus de fonction, conflit d’intérêts, et offre d’exonérations fiscales et de réductions sans justificatif légal ».
Dans l’autre affaire, Zoukh comparaîtra également, en tant qu’accusé principal, au moment où Ali Haddad, arrêté dans d’autres affaires, sera cité en tant que témoin, aux côtés d’autres parties. Les chefs d’accusation retenus contre l’ex-wali d’Alger dans cette affaire sont l' »offre de privilèges non justifiés à un tiers, et abus de fonction », selon l’arrêt de renvoi du tribunal.
Brahim Oubellil
AFFAIRE DE MONTAGE AUTOMOBILE
La Cour suprême accepte le pourvoi en cassation
Par ailleurs, la Cour suprême a accepté le pourvoi de cassation et la réouverture du dossier lié à l’affaire de montage automobile et le financement occulte de la campagne électorale du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, où sont impliqués les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, tous les deux en prison pour des affaires de corruption, ainsi que plusieurs hommes d’affaires. La chambre pénale près la Cour suprême a ainsi accepté le pourvoi de cassation pour la réouverture du dossier au tribunal d’Alger avec une nouvelle composante du tribunal. Pour rappel, les deux anciens hauts responsables ont été condamnés respectivement à 15 et 12 ans de prison ferme par la Cour d’Alger dans le cadre de cette affaire.
B. O.