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Le MSP dévoile ses scénarios pour les présidentielles de 2019 : Les ambitions calculées de Makri

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Folles ambitions ou simplement une montée de fièvre des présidentielles ? Le leader du MSP, Abderrazak Makri, a fait savoir hier que sa formation a le plus de chances pour remporter le prochain scrutin présidentiel, fustigeant, au passage, le pouvoir, ses «défaillances», ses «mensonges» et ses «contradictions». Un sentiment étrange flottait sur les journalistes qui ont assisté hier à la conférence de presse animée par Makri, consacrée à la rencontre des cadres locaux du parti en vue du renouvellement des structures locales conformément aux dispositions du septième congrès du parti. Malgré la multitude des sujets sur lesquels il était attendu, le président du MSP n’a jamais été aussi clair et direct. Il a exposé les différents scénarios que le conseil consultatif du MSP devrait y trancher vers la fin de l’année en cours : que le pouvoir accepte l’initiative de consensus national et l’applique lors de la prochaine présidentielle, un ralliement avec les autres partis d’opposition pour un candidat consensuel, un boycott et enfin désigner un candidat maison. Plus étonnant l’était son discours d’hier. «Quelles sont vos priorités une fois élu président ? C’est le genre de question que pose la presse aux candidats à la présidentielle», affirme-t-il avant d’ajouter, sur un ton défiant : «Nous irons sur 5, 10 ou 20 ans. Le candidat du MSP aura comme première priorité de réaliser un consensus autour de tous les Algériens, ensuite nous irons vers un deuxième mandat, étape nécessaire pour réaliser le second objectif, faire décoller un vrai développement». Les rêves et promesses fusent alors : «Nous sommes capables de faire de l’Algérie en l’espace de 5 ans une destination privilégiée en terme de service, une destination de forte attractivité en tourisme avec une grande partie des marchés en Afrique et dans le monde arabe. Nous allons rendre Air Algérie concurrente au même titre que les grandes compagnies Turkish Airlines, Emirates et Qatar Airways. Les aéroports nationaux se transformeront en centres de transit pour toutes les destinations du monde. Nous sommes capables aussi de révolutionner l’Algérie en terme de services bancaires et technologique». Pour ceux qui en doutaient, Makri est catégorique : «130 experts ont veillé à l’élaboration de notre programme économique. Notre deuxième priorité est de réaliser la sécurité alimentaire. Nous avons besoin d’un deuxième mandat parce que tous les pays qui ont atteint cet objectif, l’ont fait en 10 ans», Le leader du MSP promet de faire, en l’espace de 10 ans de l’Algérie un des pays les plus développés. Mais cela est-il raisonnable ? Oui, si l’on suit la logique de celui qui incarnait la ligne dure au MSP. «Le MSP est le premier choix pour un candidat unique de l’opposition, nous avons le plus de chances et on est le parti le plus structuré et démocratique sur le terrain. Le MSP pourrait recueillir un nombre important de parrainages en un clin d’œil. Mais cela nous ne empêche pas de discuter et d’écouter les autres initiatives à condition qu’elles soient concrètes et convaincantes et non pas fictives», a expliqué Makri. Pour enfoncer le clou, Makri pointe les contradictions, mensonges, déclarations et contre-déclarations en même temps des responsables au gouvernement, en s’attaquant notamment aux nouvelles dispositions de la loi de finances complémentaire. «Nous nous dirigeons vers une faillite certaine de l’État à l’horizon 2021. Les documents et chiffres officiels, dont la dernière LFC, que nous avons pu nous procurer, le prouvent bien. Après avoir promis d’imposer une rigueur budgétaire suite à la mise en marche de la planche à billets, nous assistons hélas au contraire. Le budget de fonctionnement est augmenté de 5,7 %, à hauteur de 5 000 milliards DA. Le taux de croissance est revu en baisse à 2,6 % alors qu’il était fixé initialement par le ministre des Finances à 7 % à l’horizon 2019», critique Makri. Avant de conclure : «Nous somme face à un gouvernement qui a perdu toute crédibilité… les dirigeants de ce pays doivent dire toute la vérité aux Algériens comme je le fais maintenant». Le chef du MSP livre encore une nouvelle appréciation du rôle de l’institution militaire : «l’institution militaire est la seule institution forte et stable dans le pays. Nous nous en réjouissons, mais ne serait-il pas encore mieux si toutes les institutions du pays soient fortes ?», a-t-il plaidé. Il explique encore : «le désastre et la hantise de chaque parti politique est de voir l’institution militaire s’aligner pour une partie contre l’autre. Nous voulions une armée qui aide à réaliser le consensus et qui protège la démocratie ».
Hamid Mecheri

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