Au troisième jour de sa visite de trois jours, en France, vendredi dernier, le ministre de l’Intérieur du Gouvernement d’union libyen (GNA), Fathi Bachagha, a eu des rencontres au Ministère français de la défense, tweetant en ce même jour que «la France va nous fournir une aide technique et matérielle » évoquant aussi « la formation de forces sécuritaires » par la police française.
À la déclaration du responsable libyen, qui avait rencontré durant son séjour en France le chef de la diplomatie française, Jean Yves Le Drian et le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin, avec lequel Fathi Bachagha avait dit avoir discuté de la coopération sécuritaire, des migrations et de la lutte contre le terrorisme. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, annonçait, ce même vendredi, « la mise à disposition de nouveaux moyens militaires et de facilités à l’opération militaire de l’UE, (Irini), dans le cadre du contrôle de l’embargo des armes, des Nations unies (ONU) sur la Libye. Josep Borrell avait indiqué, en effet, que la France « a mis le port de Marseille à la disposition de l’opération militaire européenne Irini pour débarquer les cargaisons des bateaux arraisonnés en Méditerranée dans le cadre du contrôle de l’embargo de l’ONU contre la Libye », a-t-il annoncé à l’issue de la réunion, vendredi dernier, des ministres de la Défense de l’UE. «L’opération Irini va beaucoup mieux », a fait savoir le chef de la diplomatie européenne. Plus explicite, l’Espagnol Josep Borrell a fait savoir, sur l’opération Irini, que celle-ci disposait, il y a sept mois de cela, d’un bateau et d’un avion, et aujourd’hui, affirme-t-il, « nous avons quatre bâtiment de guerre et quatre avions à temps plein » et la France a mis, poursuit-il « à disposition le port de Marseille pour débarquer les cargaisons des bâtiments arraisonnés», précise Josep Borrell avant d’ajouter qu’un bâtiment de la marine française a été également mis à la disposition de l’opération précitée. Lors du séjour de trois jours du responsable libyen, Fathi Bachagha, il a été notamment question de la signature d’accords sécuritaires entre Tripoli et Paris, dont celui ayant trait à « des sociétés françaises spécialisées dans le domaine de la sécurité, notamment pour l’identification biométrique de personnes », ont rapporté des médias français. Il est à rappeler que le ministre libyen de l’Intérieur, Fathi Bachagha, s’est rendu à Paris en réponse à l’invitation des responsables français, un déplacement qui intervient après celui qu’il a effectué chez deux autres membres de l’Otan, à savoir les États-Unis et la Turquie. Après son tweet dans lequel il a écrit « nous avons insisté pour que la France révise sa position en Libye », Fathi Bachagha a vite fait de corriger son texto, dans lequel il indique « nous avons insisté pour un rôle positif de Paris en soutien au dialogue politique ».
Ces derniers jours et après plus de neuf mois après le départ de l’ex-envoyé de l’Onu pour la Libye, Ghassan Salamé, et l’intérim assurée par l’Américaine Stéphanie Williams depuis le printemps dernier, un nom du successeur de Ghassan Salamé circule dans les milieux politico-diplomatiques et médiatiques. Il s’agit du bulgare, Nikolaï Mladenov qui s’apprête à quitter son poste de coordonnateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, qu’il occupe depuis 2015, après avoir été le représentant spécial pour l’Irak. Le diplomate bulgare, âgé de 48 ans, avait eu à déclarer, en décembre 2019, sur son rôle de coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de Paix au Moyen Orient, qu’il avait « craint d’être à deux ou trois jours d’une autre guerre » et sa mission dans cette région, au regard des nouvelles donnes survenues depuis, n’était plus de tenter de relancer un processus de paix, rendu impossible par la persistance de l’entité sioniste à nier par sa politique coloniale expansionniste les droits légitimes du peuple palestinien, dont celui d’édifier un État indépendant et sa capitale El-Qods.
Il faut aussi reconnaître que c’est durant le mandat de Nikolaï Mladenov au poste de coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de Paix au Moyen-Orient, que cette région a connu une précipitation dans les opérations de guerre, au Yémen, en Syrie, en plus de l’inertie de L’ONU et de son Conseil de sécurité quant à la fuite en avant de l’entité sioniste avec le soutien inconditionnel de Washington ; et c’est sans nul doute pour son inertie qu’en 2018, le journal « Jewish business news » l’avait qualifié de « diplomate du Moyen-Orient le plus efficace de ces dernières années». Il est connu pour être proche des Palestiniens, mais au final il prend « des décisions pro-américaines et pro-israéliennes » rapportent des médias occidentaux.
Karima Bennour