Bien que beaucoup moins que les sept dernières années, la présente sera également marquée par le chevauchement de deux évènements importants dans la vie sociale de l’Algérien.
Quelques jours seulement après le début officiel – le 1er juin prochain – de la saison estivale, commencera, en effet, le mois sacré du jeûne ; la nuit du doute étant prévue pour le six du mois prochain. Un chevauchement qui n’est pas pour arranger les affaires des services de surveillance et de contrôle relevant du ministère du Commerce et de ses démembrements locaux. Surtout que ceux-ci font face, depuis toujours, sommes-nous tentés de dire, à un sous-effectif et à un sous-équipement quasi chroniques.
Deux « tares » que les deux évènements précités mettaient à nu, à chaque fois. Même durant les années où ils ne se chevauchaient pas. Cette difficulté dans la concrétisation de leurs missions est davantage aggravée par le fait que celles-ci portent aussi bien sur la disponibilité des produits (agricoles et alimentaires) et sur leurs prix que sur les conditions d’hygiène dans lesquelles ils sont transportés et, surtout, mis à la disposition des consommateurs ; ce dernier volet, prenant davantage d’importance du fait que la saison estivale est une saison de grandes chaleurs. Ne dérogeant pas à l’habitude, vieille de plusieurs années, le ministère de tutelle a fait part, une nouvelle fois, de sa ferme intention de ne pas laisser les choses lui échapper. Pour ce faire, il a procédé, selon des sources concordantes, il y a quelques jours, « à la mise en place d’un dispositif de surveillance et de contrôle du marché ». Qui inclut ses démembrements locaux ; notamment, les directions de Contrôle et des Prix (DCP) des différentes wilayas.
Ces dernières ont été, en effet, instruites, concernant la disponibilité des produits sur le marché, « d’assurer un suivi régulier de l’approvisionnement des marchés et une observation quotidienne et efficace des prix (pratiqués) ». Mais pas uniquement de cela, puisqu’elles sont également tenues de communiquer, quotidiennement, aux services compétents du ministère de tutelle, et ce, « jusqu’à la fin de la saison estivale » – par conséquent, y compris, durant tout le Ramadhan – « une analyse détaillée des données recueillies et exploitées » ainsi que « des renseignements relatifs à la disponibilité des produits de base, à (ceux) faisant l’objet d’une augmentation de la demande, et (aux répercussions) de cette augmentation sur les prix pratiqués».
Dans le même registre, celui des éventuelles tensions qui pourraient surgir dans la commercialisation d’un ou de plusieurs produits, le ministre du Commerce a également instruit ses démembrements locaux, dans le cadre du dispositif précité prévu pour devenir opérationnel dès le 25 du mois en cours, « de s’enquérir de la cause de ces éventuelles tensions ».
Et, dans le même temps, de suivre l’évolution des prix pratiqués sur le marché ; un suivi qui se fera, selon les mêmes sources, « par l’élaboration et la communication du relevé des prix sur le marché au stade du gros et détail ». Ceci, ont précisé les sources susmentionnées, pour permettre, dans le cas où « une perturbation sur un produit de base donné », est constatée, « de déclencher immédiatement le système d’alerte mis en place ».
Dans le but évident d’éviter tout scénario du genre, en clair, toute perturbation dans l’approvisionnement du marché, le ministère du Commerce compte « poursuivre la sensibilisation des commerçants », de gros et de détail, sur la nécessité et l’obligation qu’ils ont, en cette période particulière de chevauchement de deux évènements importants, « à assurer l’approvisionnement régulier des citoyens en produits à forte demande » mais, également, « à respecter les prix réglementés et à maintenir (les autres) à des niveaux raisonnables ». Des objectifs qui pourront facilement être atteints si les commerçants, ont suggéré les sources citées plus haut, s’abstenaient « de toute pratique spéculative comme la rétention des produits ».
Pour lutter contre de telles pratiques, qui ne sont pas, selon nombre d’observateurs, du tout à écarter, le ministère de tutelle se propose de reconduire « l’expérience des marchés spécifiques » qu’il organise, à chaque Ramadhan, depuis quelques années, « conjointement avec l’UGTA et l’UGCAA ».
Toujours à propos des campagnes de sensibilisation, le ministère de tutelle, à travers ses démembrements locaux, comptent en organiser en direction des citoyens également. Et ce, pour les informer, et ainsi les en prémunir, sur « les risques liés aux intoxications alimentaires ». Ces campagnes, qui seront menées « avec la participation des associations de défense des consommateurs et des associations professionnelles », seront axées, selon les mêmes sources, « sur le respect des conditions de conservation et d’entreposage des produits alimentaires périssables ». Et, partant, « sur la chaîne de froid, la lutte contre l’exposition et la vente de produits et denrées alimentaires sur la voie publique, le respect des conditions d’hygiène ».
Et à ce propos, il est également fait état, dans le cadre de la lutte contre les intoxications alimentaires, de mener celle-ci également en aval. En clair, avant l’arrivée des produits alimentaires sur le marché. Des actions, « axées sur la surveillance des unités de production » seront également programmées à l’effet, ont précisé les sources précitées, « de s’enquérir des conditions de fabrication desdits produits, et du respect des règles d’hygiène et de salubrité » dans lesquelles ils sont fabriqués.
Mourad Bendris