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Le médicament perturbe l’hôpital

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L’un ne va pas sans l’autre. Pourtant et si le Conseil des ministres a inscrit ce sujet à sa réunion de dimanche dernier, c’est que « l’un manque de l’autre ». Le communiqué officiel est plein d’informations. On apprend par exemple que les perturbations d’approvisionnement des établissements publics de santé se répètent. Le président de la République a été clair sur ce point. Il « a insisté sur l’impératif de tirer des leçons des précédentes expériences et de tâcher d’éviter à l’avenir toute perturbation des approvisionnements en médicaments, notamment les anticancéreux ». Entre les leçons à tirer et les moyens d’éviter les perturbations, il y a des « traitements » de gestion à apporter. En septembre dernier, la PCH (pharmacie centrale des hôpitaux) avait évoqué un « retard de la livraison de 27 médicaments de traitement de cancer sur un total de 123 ». 27 sur 123 c’est peut-être peu mais les maladies des cancers n’autorisent aucun retard dans les traitements. Cette précision de la PCH était suivie d’une annonce de la création de nouvelles annexes de la PCH dans 5 wilayas qui s’ajoutent à celles qui existent dans 5 wilayas. Une proximité qui favorise une meilleure distribution.
L’autre point soulevé par le président de la République est « la modernisation de la gestion des stocks des pharmacies centrales » ainsi qu’un « système de veille ». Pourtant, toutes les officines du pays disposent de logiciels de gestion des stocks qui fonctionnent à merveille. Il suffit de faire de même. Quant aux opérateurs qui ne respectent pas leurs engagements, le moyen le plus efficace pour les rappeler à l’ordre reste « le nerf de la guerre ». D’ailleurs, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, avait mis en garde ces opérateurs en rappelant le recours aux « dispositions de la loi de finances 2023 qui prévoit des sanctions financières à l’encontre des opérateurs qui ne respectent pas leurs engagements ». Ceci dit et en plus de tous ces coins et recoins de ces « trous d’air », il en est un lié aux approvisionnements des établissements privés de santé publique. On sait que plusieurs praticiens et personnels para médical du secteur public exercent également dans le secteur privé. Ce que l’on dit moins ce sont ces passerelles qui existent pour faire passer des produits d’un secteur à l’autre. Un contrôle des factures d’approvisionnements de ces établissements privés avec les actes réalisés suffit pour stopper « l’hémorragie ». Cela fait partie de la triche qui avait commencé (autrement) par l’imagerie qui est toujours en panne dans le secteur public mais qui fonctionne 7/7 dans le privé. Les perturbations orchestrées ne sont pas une vue de l’esprit. Aoun avait dénoncé « certains laboratoires étrangers » qui mènent une campagne contre la production locale des médicaments. C’était au début du mois dernier devant les sénateurs. Le meilleur antidote est le front intérieur (voir notre édition d’hier).
Zouhir Mebarki

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