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Le MC El-Eulma : un parfum de drame

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Par ici la sortie. La sanction suprême. Un verdict sans appel aux allures d’accident de l’histoire. Ou l’histoire d’un sigle qui avait tout pour réussir. Jouer, sans surprise, dans la cour des grands. Au plus haut niveau d’une élite, et on ne cessera jamais de l’écrire, le rappeler, ne méritant plus l’appellation. En postulant aux premières loges, les premiers rôles. À une fin de parcours sur le podium. Strict minimum pour des ambitions largement justifiées au départ d’un exercice parti pour faire date dans les annales d’une ville respirant le football et aspirant à sortir enfin de l’ombre du grand frère sétifien qui truste les distinctions actuellement au double plan national (il vient d’être sacré à nouveau champion d’Algérie) et continental (détenteur en titre du prestigieux trophée de la champions league africaine, doublé d’une super coupe, le consacrant définitivement comme le l’incontestable N°1 de l’heure en Afrique). Et une arrivée dramatique au final d’une caravane marchant pourtant à pas de tortue. À un très faible rythme. De faible niveau. Sur les pas du 1er relégué recensé cette saison, l’USM Bel Abbès, pour ne pas la nommer, Babya fera finalement tout faux au plus mauvais moment. Lors de son avant-dernière apparition sur son terrain et devant son public qui espérait non pas un miracle mais une confirmation que sa position au classement général provisoire (à trois petites mais ô combien décisives étapes du baisser de rideau) état loin d’être méritée. La JS Saoura, un autre menacé et relégable en puissance, un concurrent direct, est l’invitée du jour. Dans un match couperet. À six points comme le dit l’expression consacrée désormais. El Eulma, écrasé par l’enjeu, fait du surplace, perd le football chatoyant qu’elle nous a servi jusque-là, joue à l’envers et concède le nul. Perd deux précieuses unités qui auraient tout changé. Qui l’auraient mis à l’abri d’une mauvaise surprise. Placé à la 9e place avec 40 points en compagnie de l’Arbaa et du NA Hussein Dey qui ont su, au moment où il fallait, réagir positivement. Faire le plein de points sur leurs bases. Le MC El Eulma, la meilleure attaque du championnat qui cale, reste muette et se fait tenir en respect, manque cruellement de solutions devant une défense bécharie ravie de l’aubaine et pratiquement la seule formation à repartir, au bout d’un triste et fatidique 0-0, du stade Messaaoud Zeggar sans prendre de but en cet exercice de toutes les surprises. De tous les paradoxes, le football algérien, représenté par une Ligue 1 Mobilis qui aura fait réagir les plus grands analystes de la planète par ses côtés ahurissants (on y reviendra dans nos prochaines éditions avec des bilans maintenant gravés dans les mémoires) n’ayant jamais été aussi déroutant. Qui a marché carrément sur la tête. Une attaque qui a fait feu de tous bois, donné du fil à retordre aux plus hermétiques arrière-gardes du pays et qui s’absente curieusement (la forte pression peut-être exercée par des supporters qui rêvaient d’un meilleur destin ?), passe lamentablement à côté de son sujet lorsqu’il ne fallait pas. Cela se paie cash. Synonyme d’un billet pour l’ascenseur. Pour l’enfer de la Ligue 2 où elle accompagne l’infortuné tandem, Bel Abbès, qui n’aura pas tenu plus d’une saison, et l’ASO/Chlef, une des plus grandes déceptions de 2014-2015 et qui est invitée à aller humer l’air malsain de l’antichambre de l’élite après avoir perdu sa finale pour le maintien contre, et c’est un autre paradoxe livré par une compétition prise de folie et défiant toute logique, le champion sortant, l’USM Alger parti, disait-on, pour tout casser sur son passage et qui jouera (elle l’emportera, fort heureusement pour son public absent pour cause de huis clos, sur le score sans appel de 3-1) son avenir à la roulette russe dans le match de la dernière chance. Retrouvant toutes ses sensations lors d’un ultime test qui n’aura servi finalement à rien, l’attaque eulmie sortira l’artillerie lourde avant d’atomiser la belle surprise oranaise de l’ASMO sur un net et sans appel 3-0. Un large succès et l’opportunité (la seule d’ailleurs) de rappeler que le compartiment offensif de Babya qui atteindra ainsi la barre des 40 réalisations (soit trois de mieux que les nouveaux champions et non moins voisins de Sétif qui terminent avec 37 buts malgré une foison de buteurs patentés, dont un certain Ziaya qui renaît et retrouve toutes sensations après son retour au bercail) était ce qui se fait vraiment de mieux intra-muros. La preuve étant donnée par le duo de feu Derrardja (rien moins que le meilleur baroudeur de la L1 avec 16 buts)- Chenihi, en sa qualité de meilleur passeur d’un championnat où il se révèle comme la véritable attraction, pour ne pas dire l’unique hirondelle d’un ballon rond national en attente perpétuelle de redynamisation. Un Chenihi, unique satisfaction d’un football dans l’obligation de composer, hors frontières, lors des grands défis internationaux (c’est bientôt les qualifications de la Coupe d’Afrique des nations 2017), avec ses binationaux. Un Chenihi dont les jours sont comptés en championnat national et qui, selon toute vraisemblance (c’est le coach national, Gourcuff, qui le suggère après lui avoir fait confiance et permis de s’exprimer, se faire une place au plus fort d’une concurrence impitoyable où le produit local se révèle encore peu ou pas du tout préparé) verra sa carrière prendre une autre dimension en suivant les traces des Slimani, Belkalem, Soudani et consorts. El Eulma est en Division Deux. Malgré un gros potentiel. La cause ? Il faut peut-être aller la chercher du côté du dernier rempart où l’on retrouve pourtant un certain Ousserir dont les qualités sont reconnues et qui figure parmi les plus grands et plus aguerris (sa longue expérience acquise avec le Chabab de Belouizdad dont il a fait les beaux jours avant de changer de destination, plaide pour lui) keepers du pays. Et quand on prend 36 buts en 30 sorties (une moyenne de 1,2 but encaissé par match) cela fait un peu trop. Assez pour se rendre compte d’un manque flagrant de complémentarité. Sont-ce les seules tares ? A la direction du club de tirer les leçons. Rectifier le tir avant d’entamer la grande aventure de la Ligue des champions africaine où il retrouvera, pour le compte de la phase de «poules» et dans ce qui s’apparente à un mini championnat d’Algérie, le champion d’Afrique en titre qui n’est autre (tiens, tiens !) que le voisin sétifien et l’USM Alger. Avec l’intention de briller. Une belle façon peut-être de faire oublier à ses inconditionnels l’immense déception qui a suivi sa lourde chute (sa rétrogradation), de se consoler et de préparer la prochaine saison avec l’intention ferme de reprendre au plus tôt sa place parmi l’élite.
Par Azouaou Aghiles

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