Coup de vieux pour le «Doyen»? Des rides qui en disent long. Visibles. Et quand le « Doyen » va mal, cela fait forcément des vagues. Malgré les milliards de Sonatrach, le second plus important pôle footballesque de la capitale est en crise au moment où, et c’est difficile à vivre, son voisin de palier et non moins «ennemi intime» file droit vers une couronne que lui permet un costume de leader, et donc de futur champion, qui lui va pour le moment si bien à l’entame du virage décisif menant au sacre.
Des « Verts » dans le … rouge !
Un «Doyen» en mauvaise posture, voire en très mauvaise santé et que de rides ! Un véritable champ de ruines que cette version 2018-2019 du vieux club algérois qui fait peine à voir. De simples soucis de «vieillesse» ou les effets ravageurs d’une mauvaise gestion des ressources humaines (quoique l’on dise et malgré un parcours jugé catastrophique, le groupe ou les noms composant l’effectif, certes en mauvaise posture, pourraient faire bien des jaloux avec des noms qui ont un certain vécu et donc en mesure de mieux s’exprimer) et financières (la seule présence du géant pétrolier national, la Sonatrach pour ne pas la nommer, suffit à dissiper bien des doutes sur un plan où la majorité des formations algériennes font plus que patauger) qui font réagir violemment le bruyant public des «Rouge et Vert» dans la tourmente? Il se dit en coulisses que des décisions sont imminentes au niveau de l’équipe dirigeante (pour incompétence?) coupable de dilapider de gros acquis et de ne pas trouver les solutions idoines au prestigieux sigle de la capitale pour lui (re) donner l’envergure que ses immenses moyens devraient lui permettre. Pendant que le voisin usmiste avance à grands pas sur un titre de champion à portée de pieds (ça fait forcément beaucoup jaser dans les fiefs mouloudéens, notamment du côté de Bab El Oued où l’on ne rate plus une seule occasion pour montrer son mécontentement, et le retour mouvementé du Soudan qui a vu leurs favoris s’en revenir avec le 4e raté (après un 1er couac et une élimination précoce de la Ligue des champions africaine face à l’ES Sétif, puis la fin de la course au titre de champion et une sortie de l’épreuve-reine devant le NA Hussein Dey, Al Merreikh du Soudan se chargera de le faire descendre définitivement sur terre) signifiant la fin ou la perte de tous les objectifs, ce qui en fait des tonnes pour un club parti, en début de saison, pour tout casser sur son passage selon les promesses des dirigeants qui se retrouvent, désormais au ban des accusés et donc sur un siège éjectable, à compter des échecs aussi monumentaux qu’impardonnables à voir la montée au créneau de supporters au bord de la crise de nerfs), à quoi devraient penser les camarades de Hachoud qu’on imagine dans leurs petits souliers et qui n’ont plus comme simple ambition que de sauver (en ont-ils seulement le moral et la force de se relever d’une telle succession de gifles ?) les meubles en décrochant (maigre consolation) une place sur le podium. A tout le moins, un ticket pour une compétition continentale (Coupe de la CAF) ou arabe. Evoluant sur un champ de ruines et échappant difficilement à une furia qui nous renseigne sur le regard que lui portent maintenant ses fans, le MC Alger, qu’on décrit en morceaux après les mésaventures d’un championnat perdu trop tôt au goût de ses milliers d’amoureux, d’une Coupe d’Algérie (pour qui connaît l’histoire d’amour le liant à l’auguste dame, on vous dira que la désillusion est grande, le gâchis impardonnable) et sur la double scène arabe et africaine où le onze drivé désormais par l’insondable Adel (un coach à son tour tout proche de la porte de sortie) Amrouche a fait choux blanc et déçu les attentes, a perdu beaucoup en crédit.
Le contre-pied magistral d’Ould Kaddour
Sombres décors et des «Chnaouas» touchés par la malédiction de la crise des résultats et malheureux à cause justement de la mauvaise trajectoire prise par leur sigle favori qui boucle plus que laborieusement ses engagements hebdomadaires intra-muros et incapables de se reconstruire une stature hors frontières en accouchant de bides (on ne dira pas scandales et il y en a eu depuis septembre et le coup d’envoi d’un exercice virant plus tôt que prévu au cauchemar et donc à oublier au plus vite alors que la déception est grande parmi des «ultras» en souffrance et difficiles à convaincre) et un ressenti palpable que la fracture est grande, les ponts définitivement rompus entre une équipe en panne et un public que plus rien ne rassure. Pessimiste sur l’avenir de son équipe.
Et qui, forcément, pousse, pousse, pousse. Dans la direction que l’on imagine. Met le sponsor ou le propriétaire (Sonatrach est sommée de réagir au plus vite en prenant les bonnes décisions et en faisant le ménage, suivez notre regard). Devant ses responsabilités à quelques encablures d’une fin de saison qui s’apprête à rendre des verdicts où le MC Alger, rarement aussi à la peine, sera, selon toute vraisemblance, l’un des plus grands perdants. Sous la forme d’un fiasco qui fera date en comparaison avec les sommes faramineuses dépensées depuis l’arrivée du riche (il a dépensé sans compter pour un rendement à la limite du nul selon l’appréciation de ses supporters et des observateurs) mécène que l’ensemble des sociétaires des deux Ligues 1 et 2 «Mobilis» (en crise et asphyxiés financièrement pour ne pas dire en situation faillite totale à cause d’un tarissement inéluctable des sources de financement) font des pieds et des mains pour convaincre d’une simple collaboration en mesure de constituer une bouffée d’oxygène. Effectivement, et sommée de réagir, il se dit (selon des sources qui se disent sûres mais qui restent à vérifier) et on le saura dans les jours qui viennent, que lors d’une récente réunion, le Conseil d’administration du Mouloudia, il a été décidé, entre autres, de la fin de mission de Kamel Kaci Said (toujours lié à son employeur pour deux autres années, ce qui devrait constituer de grosses indemnités qu’il faudra lui verser à titre de dédommagement) de son poste de directeur sportif du club non sans laisser le soin (une fuite de responsabilité ?) au PDG de l’Entreprise de signer la décision de limogeage. Avec la précision qu’Ould Kaddour, et pour rester dans le jargon sportif, prendra tout le monde à contre-pied (les supporters et autres opposants ont dû apprécier eux qui le rendent responsable des déboires de l’équipe et n’en démordent donc pas de le voir quitter les lieux au plus vite) en prenant un cheminement contraire reportant sine-die (un communiqué officiel se chargera de clarifier les choses apprend-on encore auprès du siège de SH) la séparation tant espérée du côté des tribunes où une campagne sans précédent (les «Chnaouas», en situation de ras-le-bol, en expriment l’envie à leur manière comme à l’occasion de cette désertion des travées du «5 Juillet» à la 21e minute choisissant ainsi la symbolique date de création du MCA en 1921) est menée tout azimut pour un changement en profondeur en mesure de remettre sur les bons rails un «Doyen» dans le mauvais couloir et secoué par des crises à répétition.
Le temps de nouvelles guéguerres
Un MCA habitué aux secousses, la saison 18-19 n’échappant pas aux habitudes de la maison, le scénario se répétant à l’orée de chaque entame d’exercice malgré l’incomparable soutien financier du propriétaire (une manne qui fait rêver plus d’un sociétaire parmi l’élite et évaluée, dit-on, à près de 100 milliards-an, ce qui est énorme au moment où tout le monde crie famine) lassé de ne rien voir venir, les résultats enregistrés restant loin des ambitions pourtant clairement affichées de revenir au premier plan. Notamment de reprendre le chemin des titres majeurs. Un MC Alger dans le dur (sur le terrain bien sûr et un retour sur investissement sans cesse reporté, l’équipe éprouvant les pires difficultés à sortir du rouge) et qui voit, au grand dam de ses fans, de nouveaux sigles (n’est-ce pas la JS Saoura, de création récente, qui joue sans complexe aucun dans la cour des grands et qui s’est permis le luxe, en clôture de l’exercice précédent, conclu également sous le signe du flop, de lui refiler un historique 4-1) lui voler la vedette. L’écarter tout bonnement du podium, la seule motivation qui reste pour des «Rouge et Vert» certes à l’aise financièrement mais loin du compte techniquement, les déculottées se succédant depuis cette date de 2013 pourtant porteuse de bien des espoirs mais qui vire aujourd’hui, estiment ses inconditionnels, à la mascarade, les scandales (il y en eut, à l’image de cette guéguerre que se mènent ces nombreux clans s’agitant à la moindre mauvaise prestation, la perte les uns après les autres, des objectifs fixés, dont ce naufrage en règle en terres soudanaises parti pour rester longtemps en travers de la gorge et qui réveille les vieux démons de la division, sonne le réveil d’une opposition toujours aux aguets, en embuscade) faisant partie des décors. Le Mouloudia algérois.
Un club pas comme les autres. «Plus qu’un club» comme dirait le slogan cher à la meilleure équipe du monde de la dernière décennie (là s’arrête évidemment la transition), le FC Barcelone. Un MCA qui ne sait plus à quel objectif se vouer. Incapable de s’élever au niveau de l’investissement de son sponsor majeur, la toute puissante Sonatrach, pour lequel elle semble constituer aujourd’hui, et à bien des égards et dans tous les sens du mot, un lourd fardeau. Suffisant pour relancer ceux, parmi l’opposition, qui reprennent du poil de la bête et appellent au retour (comprendre divorce ou séparation d’avec Sonatrach) à la gestion à l’ancienne. Version Omar Ghrib ? Du hadj Moussa- Moussa El hadj et de sérieuses interrogations.
De nouveaux nuages qui noircissent un peu plus (ce n’est pas la mauvaise passe de l’équipe qui démentira les craintes) un ciel mouloudéen déjà singulièrement assombri. Sûrement que l’avenir ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Attention à cette fin de saison à surprises pour un «Doyen» qui se fait vieux. Donne des cheveux blancs à son public.
Azouaou Aghila