Le bureau du Secrétariat national (SN) du Front Polisario a appelé, hier, l’état-major de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) à «hausser» le niveau de sa préparation en vue de faire face à toutes les possibilités qu’engendre la décision des autorités coloniales marocaines mise en application, faut-il noter, du «renvoi de 84 membres de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO).
Et c’est dans ce même ordre d’idées, que le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed-Salem Ould-Salek a averti, hier, à partir d’Alger, le Conseil de sécurité (CS) de l’ONU sur les conséquences de la «violation et piétinement par Rabat, de la Résolution 690 du CS, portant création et déploiement au Sahara occidental de la Minurso, lequel document adopté par le CS de l’ONU, suite au cessez-le-feu entre le Front Polisario et le Maroc, sous l’égide de l’ONU, pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Pour le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le Maroc, qui n’a cessé de se «dérober» de la Légalité internationale dans ses manœuvres entravant l’organisation du référendum au Sahara occidental, vient par son «expulsion» du personnel, civil, administratif et politique de la Minurso, outre de violer la Résolution du CS de Sécurité, de «piétiner» les prérogatives du Conseil de sécurité, lequel a adopté la Résolution en question concernant la Minurso. Indiquant que la mesure de Rabat qui vient d’être mise en application, par le renvoi de 84 membres du segment politique de la Minurso, Ould-Salek a averti, hier, la Communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité, que la décision précitée de Rabat «est une déclaration de guerre contre le peuple sahraoui et l’ONU», exhortant ses membres, a-t-il poursuivi «à assumer leurs responsabilités engagées dans le plan de règlement UA/ONU de 1991», lequel plan a été signé, pour rappel, sous les auspices onusiens, par les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, en l’occurrence. Précisant que le peuple sahraoui et son unique représentant légitime et reconnu, «préférons la voie de la paix, et c’est au Conseil de sécurité et à l’ONU d’œuvrer pour que cela reste», en rappelant à l’ordre les autorités coloniales marocaines à « respecter le Droit international et les Résolutions de l’ONU sur le Sahara occidental» notamment celle relative à la Mission et au mandat de la Minurso. Invité, hier, au Forum du quotidien national, Echaâb, le chef de la diplomatie sahraouie s’est exprimé sur les derniers développements survenus sur la question du Sahara occidental, dont les attaques du colonisateur marocain contre l’Institution onusienne, en s’attaquant à son Secrétaire général, Ban Ki-moon, et notamment le renvoi par Rabat du personnel de la Minurso, lesquels points à l’ordre du jour de la réunion, la troisième que tient le Conseil de sécurité, depuis l’acharnement de Rabat contre le SG de l’ONU, au terme duquel il y a eu renvoi par les autorités coloniales marocaines du personnel de la Mission onusienne du Sahara occidental . Un «précédent grave», a averti l’Union africaine (UA), soulignant que la décision marocaine allait «compliquer davantage l’impasse actuelle dans le processus de paix» mais aussi, est-il indiqué dans le communiqué de Mme Dlamini-Zuma, «raviver les tensions au Sahara occidental, et menacer la sécirité régionale à un moment» a-t-elle précisé «où la communauté internationale se mobilise pour trouver une solution définitive au conflit opposant, le Maroc au Front Polisario, conformément à la Légalité internationale». Décidé et prise d’une «manière unilatérale par Rabat», a précisé le ministre sahraoui, le renvoi du personnel de la Minurso est «une violation» outre à la Légalité internationale, pour le responsable de la RASD, et par ce procédé aux conséquences gravissimes, Rabat tourne «le dos au Conseil de sécurité et à l’ONU». Ce qui semble être l’aboutissement de l’approche politique du colonisateur marocain, refusant, des années durant, à se conformer au Droit international, par l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple saharaoui, décidé en 1991, et qui peine, à ce jour, à se traduire. Laquelle posture adoptée par Rabat, «en application des directives et conseils» de son principal allié dans sa colonisation du Sahara occidental, citant la France. Pour notre interlocuteur, tous les scénarios sont possibles au vu «des dérobades» du Maroc des négociations avec le Front Polisario sous l’égide de l’ONU «devant aboutir à une solution basée sur le Droit international pour une question de décolonisation inscrite à l’ONU», comme le stipule la Charte et les Résolutions de l’AG et du CS de l’Institution de Ban-Ki-moon. Le Conseil de sécurité des Nations unies est appelé à intervenir d’urgence» pour mettre un terme aux actes «destructifs et de hors la Loi du Maroc», a averti le chef de la diplomatie sahraoui, assurant que le peuple sahraoui, à travers le Front Polisario, «a toujours l’arme sur la table» pour toute éventuelle «reprise de sa lutte de libération armée», avec «volonté et détermination», a conclu le chef de la diplomatie de la RASD.
Karima Bennour