Le Front Polisario a affirmé la fin du statu quo et du conflit qui perdure depuis 1975, lorsque l’Espagne a renoncé à ses responsabilités vis-à-vis de son ancienne colonie, le Sahara occidental, et que le Maroc s’est obstiné à poursuivre son occupation illégale, ne saurait se réaliser sans une application littérale et stricte des résolutions de la légalité internationale.
Conformément aux résolutions de la légalité internationale, seul le peuple sahraoui a le droit de déterminer le statut final du Sahara occidental, y compris sa souveraineté et l’exploitation de ses ressources naturelles », a indiqué en effet le Front Polisario dans un communiqué ayant sanctionné les travaux de la réunion du Bureau permanent de son secrétariat national, sous la présidence de son secrétaire général, le président de la République sahraouie, Brahim Ghali. Le Front a estimé que l’ingérence dans ces affaires constitue une « intrusion inadéquate et déplacée » du point de vue juridique, politique et diplomatique. Dans ce cadre, le Bureau permanent du secrétariat national du Front Polisario a mis l’accent sur la « responsabilité » de l’Organisation des Nations unies (ONU) dans le suivi et le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, pour permettre au peuple sahraoui d’exercer pleinement son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Des sociétés françaises seraient coupables de « financement de la colonisation »
Par ailleurs, les sociétés françaises qui activent dans les territoires occupés du Sahara occidental sont dans l’illégalité vis-à-vis du droit international et pourraient se rendre coupables de « financement de colonisation » et de « complicité de crimes de guerre », a écrit le quotidien français Libération, dans son édition de mardi. Dans un long article au titre inspiré: Sahara-occidental, la France à fric? Libération qui évoque « le soutien officiel de Paris au plan d’autonomie du Maroc sur cette région riche en ressources naturelles stratégiques », indique que les activités de ces sociétés « posent néanmoins la question de leur légalité au regard du droit international ». Le quotidien français rappelle que le Sahara occidental est considéré depuis 1963 comme « un territoire non autonome » par l’Onu et que son statut ne sera réglé qu’après l’exercice du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Il rappelle également qu’un avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice en 1975 précisait qu’il n’existait aucun lien de souveraineté entre le Sahara Occidental et le Maroc. « Juridiquement, il n y a aucun débat. Les entreprises françaises sont complètement complices de l’occupation par le Maroc d’un territoire qui n’est pas le sien. Leurs services juridiques ne peuvent pas ignorer que le processus de décolonisation est encore en cours », rapporte l’auteur de l’article. Au-delà du risque pénal qu’elles encourent, les entreprises françaises pourraient même se rendre coupables de « complicité de crimes de guerre », en participant par exemple au recrutement de salariés marocains sur ce territoire occupé, relève Libération en reprenant les propos de l’avocat.
Ania N.