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Le film « L’étoile d’Alger » de Rachid Belhadj présenté à la presse

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Le long métrage de fiction « L’étoile d’Alger », une adaptation libre du roman éponyme de l’écrivain algérien Aziz Chouaki par le réalisateur Rachid Belhadj, a été présenté mardi à Alger à la presse.
Après « Parfum d’Alger » en 2012, Rachid Belhadj poursuit son exploration des années 1990 de violence terroriste et de montée de l’extrémisme religieux et déroule, en 102 minutes, l’histoire de « Moussa Massy » (Chérif Azrou), un chanteur d’un quartier populaire d’Alger qui rêve de « devenir une star ».
Cadet d’une famille nombreuse, le chanteur se fait engager avec son groupe dans une célèbre boîte de nuit algéroise en même temps qu’il se voit refuser la main de sa dulcinée Selma (Sofia Nouacer) à cause de son métier « honteux » et mal vu dans un quartier peu à peu contrôlé par des militants islamistes radicaux. Entre le succès grandissant de Moussa et ses tentatives malheureuses de garder Selma, le cinéaste tente de restituer l’ambiance délétère du début de la décennie 1990 en évoquant tour à tour, les agressions contre les femmes, les assassinats de journalistes et l’enrôlement des plus jeunes dans les groupes extrémistes. Ces éléments censés constituer un des moteurs de la narration sont présentés sans conceptualisation, contrairement au roman d’Aziz Chouaki qui abonde en éléments factuels (élections, manifestations, noms de leaders politiques, etc) pour mieux situer le lecteur dans la trame du récit.
Le cinéaste s’est également autorisé d’autres changements dans son adaptation (co-écrite par le romancier) dont la plus marquante reste la personnalité artistique du héros, dont l’ambition, centrale dans le roman de Chouaki- qui est lui-même musicien-, de devenir « le Michael Jackson algérien » en imposant un nouveau style musical, est très brièvement évoquée dans le film.
Les tentatives de Belhadj de porter à l’écran l’Alger des 90’s se heurte également à plusieurs « erreurs »-ainsi qu’il l’a concédé lors du débat après la projection- dans les décors du film.
Des billets de 1000 DA, inexistants à l’époque, aux tenues des agents de voiries en passant par les modèles de voitures et jusqu’aux affiches du logo du 60e anniversaire du 1er novembre 1954 que l’on voit dans plusieurs plans, autant d’anachronismes visibles durant tout le film. Cette impression d’ « irréalité », constatée par plusieurs spectateurs, s’en est trouvée, par ailleurs, accentuée par le doublage de trois personnages, dont celui de Moussa lorsqu’il chante. Elle s’est avérée d’autant plus marquante, que le film a été projeté dans de mauvaise conditions techniques, provoquant un décalage entre le son et l’image. Rachid Belhadj a justifié le doublage des voix par « la difficulté » de trouver des acteurs « capables de bien chanter », tout en invoquant la « modestie du budget du film » pour répondre aux critiques. L’ingénieur du son du film a, de son côté, qualifié d’ « inacceptables » les conditions de projection du long métrage, co-produit par l’Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) et la société privée « Nour production ».
Parlant de son travail d’adaptation, la deuxième du genre après le « Pain nu » (2005) d’après le roman du Marocain Mohamed Choukri, le cinéaste a dit avoir voulu « actualiser » le propos du livre de Chouaki, paru à la fin des années 1990, pour, dit-il, parler de l’ « endoctrinement des jeunes aujourd’hui en France ou en Syrie », à partir de l’histoire algérienne.

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