L’Algérie a été, tout au long de l’histoire qui a façonné sa personnalité, la cible d’anciennes puissances coloniales qui lorgnaient sa place stratégique, convoitaient ses ressources terrestres et, plus tard, les richesses dont regorge son sous-sol. Jusqu’à une époque contemporaine de notre longue histoire, l’étranger continuait à pomper illégalement nos richesses sous couvert de ce qu’il appelait « l’action civilisatrice de la colonisation ». Certes, la colonisation est derrière nous depuis 1962. Mais les convoitises n’ont pas cessé et elles étaient exprimées avec d’autres façons. Sinon la méthode douce. Gâté par la nature, notre pays est peut-être ce qu’on pourrait qualifier de « victime » de ses richesses naturelles. Après les hydrocarbures qui ont fait le socle de l’économie nationale, l’Algérie ouvre une nouvelle ère établie sur les mines. Ce secteur a exhibé au grand jour tout son potentiel et s’est érigé en véritable levier de croissance économique. Dans un spectre plus large, il faut souligner que notre sous-sol est une mine d’or qui recèle des ressources comme l’or, le fer, le zinc, le cuivre, les phosphates… De la troisième réserve de minerai de fer dans le monde à Gara Djebilet jusqu’à la mine du zinc et du plomb d’Oued Amizour en passant par les phosphates de Bled El-Hedba et d’Oued Kebrit, l’Algérie compte autant de richesses qu’elle peut se suffire à elle-même et qu’elle peut dégager un excédent à orienter vers les marchés extérieurs. Aujourd’hui, la mutation profonde que connait l’Algérie a permis la relance de plusieurs chantiers qui étaient restés jusque-là, délibérément ou indépendamment de notre volonté, bloqués. Et parmi ces mégaprojets sur lesquels mise notre pays pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures, la mine de fer de Gara Djebilet. De loin, l’un des plus grands chantiers miniers jamais ouverts depuis l’indépendance. Ce gisement est l’un des plus grands au monde en termes de réserves avec près de 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer et une capacité de production de 2 à 3 millions de tonnes/an dans une première étape. On sait que nos mines ont été nationalisées le 6 mai 1966. On sait aussi que l’arrivée du président Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’État en 2019 a été un catalyseur pour l’exploitation minière. Mu par le souci de répondre au besoin de diversifier l’économie nationale et d’atteindre l’autosuffisance en intrants aux industries sidérurgiques, l’État a donné un coup de fouet au mégaprojet de Tindouf. À présent, les choses avancent pour Gara Djebilet avec toute une chaine de valeur derrière. Son entrée en service est prévue au premier trimestre 2026, tandis que la ligne ferroviaire Tindouf – Béchar devra l’être en janvier de la même année. En tout état de cause, le nouveau paradigme économique de l’Algérie part du principe souverain selon lequel les mines sont une richesse appartenant au peuple algérien. Dès lors, il est dans son droit absolu d’en tirer profit pour son progrès et le progrès de son pays.
Farid Guellil







































