L’affaire des 30 000 tonnes de blé tendre avariées importées de Lituanie et saisies au port de Ghazaouet, à la fin de l’année 2020, continue de faire réagir les hautes autorités du pays.
Après le limogeage, fin novembre dernier, du Directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Abderrahmane Bouchahda, et l’instruction du président de la République d’ouvrir une enquête en ordonnant un audit général au sein de l’OAIC, l’État va renforcer le contrôle sur les importations suite à cette affaire qui a ébranlé l’opinion publique. Et plusieurs mesures avaient été prises pour renforcer le contrôle sur les différentes marchandises importées, a annoncé, lundi dernier, le Directeur général du contrôle économique et de la répression de la fraude (DGCERF) au ministère du Commerce, Mohamed Louhaïdia, rassurant que toutes les quantités de blé tendre importées depuis le 25 novembre dernier – date où cette affaire avait éclaté – ont été soumis à un contrôle ferme.
Invité de la Radio nationale Chaine 1, Louhaïdia a fait savoir que toutes les marchandises proposées à la vente sur le marché national étaient soumises au contrôle, rassurant que les quantités de blé importées ont été soumises à un contrôle rigoureux ayant prouvé leur conformité aux normes sanitaires. à ce propos, il a fait état de « 31 cargaisons contrôlés depuis le 25 novembre dernier, soit 847 000 tonnes de blé tendre destinées au marché national à raison d’une cargaison/jour ». S’agissant de la cargaison de blé importée de la Lituanie, le DGCRF a affirmé l’existence de « résidus d’insecticides dans une partie de la quantité importée », ajoutant que cette affaire fait l’objet d’une enquête menée par les juridictions compétentes. « Depuis cet incident, le ministère du Commerce a pris plusieurs mesures en application des instructions du Premier ministre », a-t-il révélé.
En sus d’un contrôle en l’aval
Parmi les mesures prises, Louhaïdia a cité la mobilisation des agents de contrôle au niveau des frontières tous les jours de la semaine y compris les jours fériés et les heures tardives en leur conférant de larges prérogatives leur permettant de prendre des échantillons au niveau des navires avant leur arrivée au port et ce, en coordination avec le ministère de l’Agriculture et les services concernés. Par ailleurs, le même responsable a fait savoir que tous les produits présents sur le marché algérien sont soumis au contrôle sans exception aucune à travers la dotation du citoyen par les informations nécessaires dont la date de production et de péremption et le pays d’origine. Il a également rappelé que le ministère œuvrait à la numérisation de l’activité de contrôle à travers la création d’une cellule pour assurer une couverture plus large du marché national.
En décembre 2020, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hamdani, avait assuré que l’État ne prendra aucun risque concernant la santé des consommateurs. « Ce n’est pas la première fois que notre pays importe. Tous les pays du monde importent et exportent », avait-il indiqué, précisant que « quand il y a des preuves qu’une marchandise n’est pas conforme au cahier des charges, il y a des mesures qui sont prises par les parties concernées et nous en sommes à cette étape là ».
Hamid Mecheri