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LE CREA ORGANISE AUJOURD’HUI UNE CONFÉRENCE SUR LA PRODUCTION DE BLÉ AU CIC : Les prémices de la relance céréalière

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Afin de débattre des enjeux et perspectives liés à la production algérienne de blé, une conférence se tiendra aujourd’hui au Centre international des conférences, Abdelatif Rahal, CIC-Alger. Un forum organisé par le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), sous le haut patronage du président Tebboune.

Des travaux qui seront supervisés par le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane. L’objectif visé à travers cette rencontre d’envergure, est la mise en place d’une feuille de route rationnelle, impliquant les acteurs de la filière céréalière, et mettre en œuvre une assise adéquate à l’intégration de tous les segments de la filière. Rappelons dans cet ordre d’idées, que l’Algérie achète entre 7 et 8 millions de tonnes de blé par an, ce qui en fait le second plus gros importateur africain derrière l’Égypte, et malgré sa grande dépendance aux importations, elle vise plus que jamais l’autosuffisance alimentaire. Et dans le souci de réduire la facture de ses importations en blé, d’atteindre ainsi l’autosuffisance pour cette denrée considérée comme stratégique, et ainsi de préserver le pays des conséquences de la guerre ukrainienne, laquelle a engendré des ruptures d’approvisionnement, l’Algérie s’est fixé comme objectif d’atteindre un rendement en blé de l’ordre de 30 quintaux à l’hectare. Alors que tous les indices présagent une production abondante, et qu’une production record sera réalisée par rapport aux six dernières années, l’Algérie est appelée à consentir les efforts nécessaires pour garantir sa sécurité alimentaire, vu la situation stratégique actuelle, d’autant que la filière céréalière connaît une importante augmentation des prix sur le marché international, et ce, à la faveur de l’intégration de tous les acteurs du secteur et leur accompagnement par les autorités publiques. Dans ce contexte, la stratégie de l’Etat vise à réduire le volume des importations et sa substitution par la production locale, à travers l’élargissement des superficies exploitées. En effet, le gouvernement a lancé au cours de l’année dernière, de nouvelles mesures de facilitation aux agriculteurs et ordonné des aides et financements dans le cadre de la mise en valeur des terres, des mesures qui pourraient booster la production de blé en Algérie dans les prochaines années. L’heure est à la relance dans la filière.

« Tout pour atteindre 30 quintaux par hectare de blé »
Une ambition justifiée par la hausse enregistrée dans la production de certaines denrées alimentaires. C’est le cas des céréales, dont la production a augmenté en 2022 de 48 % par rapport à la saison précédente, selon le ministre de l’Agriculture Hafid Henni qui s’exprimait en septembre 2022 devant les députés. «Nous devons, dès la prochaine saison agricole, réduire considérablement les quantités de céréales importées », avait insisté le président Tebboune à l’automne 2022. Mais pour cela, l’agriculture doit « se moderniser, une modernisation qui doit toucher les techniques et les mentalités aussi », avait-il ajouté en faisant allusion à l’inertie qui empêche le secteur agricole de se moderniser. Au mois de janvier dernier, le chef de l’Etat avait instruit le gouvernement de redoubler d’efforts pour augmenter les récoltes agricoles, incitant les agriculteurs à augmenter leur production pour atteindre 30 quintaux par hectare de blé, afin d’atteindre l’autosuffisance pour cette matière stratégique, étant donné que toutes les conditions sont réunies pour atteindre cet objectif.

« Produire un surplus pour l’exportation »
« Bien entendu, la priorité, pour le moment, c’est d’atteindre une autosuffisance totale en blé dur et en orge, et d’augmenter la production actuelle de blé tendre. Mais par la suite, nous devons développer encore nos capacités pour produire un surplus en orge et en blé dur pour l’exportation », avait suggéré Nacredine Messaoudi, dirigeant de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OIC) lors d’une conférence tenue en mai 2022 à Alger. Actuellement, la valeur annuelle de la production agricole est estimée à un peu plus de 25 milliards de dollars, le secteur représente 14 % du produit intérieur brut (PIB) du pays selon le gouvernement. Et selon les données d’ « Indexmundi » pour les chiffres estimés de la production annuelle de blé en 2022 par chaque pays, l’Algérie est dans le top 20 des plus grands producteurs de blé, avec une estimation de 3,7 millions de tonnes métriques en 2022.

L’Algérie, un marché prometteur pour la Russie
En dépit de la guerre en Ukraine, la Russie a envoyé en 2022 environ 1,3 million de tonnes de blé vers l’Algérie. C’est ce que rapporte l’agence de presse russe Interfax qui cite des données du centre des exportations du ministère de l’Agriculture. Ce volume représente près du quadruple du stock expédié vers le pays d’Afrique du Nord en 2021 (330 000 tonnes). Selon Eduard Zernin, responsable de l’Association russe des exportateurs de blé, le dynamisme des envois est notamment lié au bon rapport qualité-prix de la céréale russe qui lui permet d’être compétitive comparativement aux concurrents européens, dont la France. Ce qui explique que l’Etat algérien a pris l’initiative de diversifier ses sources d’approvisionnement, et de se détourner peu à peu de la France, qui était son fournisseur traditionnel en blé.
Hamid Si Ahmed

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