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MOUVEMENT DE LA SOCIÉTÉ POUR LA PAIX : Ouverture aujourd’hui du 8e congrès

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Après plusieurs mois des préparatifs ponctués par des déclarations interposées des leaders du parti, les militants du Mouvement de la société pour la paix (MSP) pourraient tenir, aujourd’hui et demain, à Alger, leurs 8e congrès ordinaire, où les congressistes auront ainsi l’occasion de débattre de la politique générale du parti.

Cet évènement important pour le parti islamiste du défunt Mahfoud Nahnah intervient, cette fois-ci sur fond de clivages qui le rongent de l’intérieur menés par ses dirigeants qui ne partagent pas la même ligne politique à adopter face au pouvoir. Une «guerre» de succession est en train de prendre la forme de regroupements qui s’apprêtent à croiser le fer partagés entre les participationnistes drivés par le clan de Abou Djera Soltani et les anti-participationnistes menés par le courant du président sortant du MSP, Abderrezak Makri. En effet, il y a d’un côté ceux qui veulent maintenir la ligne politique de l’actuel président en présentant un candidat pro-Makri pour garder la position du parti par rapport surtout à la question du rapprochement avec le pouvoir. De l’autre côté, il y a ceux qui soutenaient l’idée de la participation au gouvernement. Une attitude qui a tant prévalu pendant plus d’une vingtaine d’années au sein de cette formation politique du courant islamiste. Il faut savoir que même s’il est admis que le Conseil national consultatif (Majliss Echora) en termes de structures dispose de fortes prérogatives léguées par le règlement intérieur du parti, il ne faut pas pour autant perdre de vue que le bureau exécutif a également des «privilèges» importants dans la prise des décisions stratégiques au sein du MSP. L’ancien ministre de l’Industrie et de la Restructuration dans le gouvernement d’Ahmed Benbitour, Abdelmadjid Menasra, l’un des fondateurs du MSP, a déjà déclaré sa candidature pour remplacer Makri. Cette candidature devrait être d’abord couronnée par le nouveau Majlis Echoura qui sera élu à la lumière de ce Congrès. Il faut savoir que le président du défunt Front de changement (FC), Abdelmadjid Menasra, qui avait dissout son parti pour revenir au MSP n’a pas de divergences de fond avec Makri. C’est sous la présidence de Makri qu’il a scellé son retour au bercail et qu’il a pu réintégrer les rangs du parti sous forme de fusion, alors qu’il était un transfuge du parti durant la période où Aboudjerra Soltani était à la tête du MSP.
Menasra avait déclaré récemment que «la différence se verra dans les détails et non sur les principes fondamentaux». Ce qui est interprété par la base militante comme étant un soutien franc à la démarche de Makri, qui a prévalu, depuis une décennie, au sein du MSP.
À la veille de ce rendez-vous crucial pour le mouvement islamiste, Menasra a multiplié les sorties, à travers la presse et les réseaux sociaux pour rappeler à ceux qui veulent l’entendre qu’il reste l’homme de la situation. «Ce congrès revêt une importance particulière, surtout qu’il permet à tous ceux qui se revendiquent du MSP de débattre en toute démocratie et d’enrichir les perspectives politiques et de tracer un meilleur avenir pour le parti», a-t-il déclaré il y a quelques jours.

Le Conseil consultatif aura son mot à dire
Dans un entretien accordé au site d’information arabophone « Sabqpress », Menasra estime qu’il faut libérer le MSP de la logique : participation-opposition, assurant que seul le madjliss-echoura (conseil consultatif) demeure souverain pour décider de la position à adopter. Et le président sortant continue d’avancer ses pions à l’approche de ce congrès pour tenter de maintenir en l’état la politique du parti qui se démarque du gouvernement. Ainsi Hassan Abdelli, un autre proche de Abderrezak Makri a fait part, lui aussi, de son intention de se présenter au poste de premier dirigeant du parti. Cette intention de candidature n’a pas été du gout du camp des participationnistes qui qualifie cette sortie du clan Makri d’une «nouvelle manière de perpétuer la notion de succession «wiratha» (héritage), ce qui est contraire au fonctionnement du parti et de son organisation». Le président sortant de la direction du MSP, revient à la charge et tire à boulets rouges sur ce qu’il qualifie de «personnes cultivant la haine et l’imposture, en catimini, au sein du Mouvement, depuis sa création». Ces déclarations ont été mal accueillies par ses adversaires du clan de Soltani. Entre temps, le président de la commission de préparation du congrès a rencontré les anciens présidents du conseil consultatif, Abderrahmane Saïdi et Tayeb Aziz. Une démarche interprétée par les militants du parti comme une volonté affichée du clan d’Aboudjerra Soltani pour se porter candidats afin de «barrer» la route aux candidats alliés de Abderrezak Makri. La lutte des clans au sein du MSP est portée par le clan qui veut revenir au pouvoir qui pourrait être menée par Abderrahmane Saïdi, un proche de Abou Djerra Soltani et ceux qui refusent cette option dirigée par le clan Makri. Sauf que ce dernier a rencontré, à plusieurs reprises, le président de la République, Abdelmadijd Tebboune. Veut-il changer le fusil d’épaule ?
Brahim Oubellil

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