Dans le podcast diffusé par « Al-Jazeera », le président Tebboune a évoqué plusieurs questions brûlantes sur la scène régionale et internationale. Abordant la crise au Mali, le chef de l’état a réitéré l’engagement de l’Algérie à contribuer aux efforts de paix et à aider ce pays voisin à retrouver la paix et la stabilité. « Personne ne nous empêchera d’aider nos frères maliens et nous n’accepterons aucune scission entre le nord et le sud du Mali », a souligné le chef de l’état sur cette question. « L’approche de l’Algérie et de la France, concernant le Mali, n’est pas la même et j’en avais informé le président français … La France voit que la solution est militaire, alors que nous la considérons économique et sociale », a-t-il précisé, à ce sujet. En dépit des efforts de l’Algérie pour aider les Maliens à se réconcilier entre eux, sanctionnés, pourtant, par la signature d’un accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé le 15 mai et le 20 juin 2015 à Bamako, après des négociations menées à Alger—le pays peine à retrouver la paix. à rappeler, par ailleurs, que les autorités maliennes avaient sommé la France de retirer ses forces de ses territoires et de quitter le pays. Déployée au Mali depuis 2013 pour enrayer la progression des groupes islamistes radicaux, en déployant des milliers de soldats pour lutter contre les franchises locales d’Al-Qaïda et de l’organisation état islamique, la France a plié bagage en février dernier.
Libye : les élections seules comptent
Pour ce qui est de la situation en Libye, le président de la République a rappelé que l’Algérie respectait la décision souveraine libyenne, soulignant que « le changement de gouvernements n’est pas une solution mais un baume temporaire ». « Nous sommes à équidistance avec toutes les parties et nous n’accepterons pas les manipulations puisque le changement de gouvernements n’a pas donné de résultat, et la solution souveraine réside dans les élections », a affirmé le Chef de l’état. Le président Tebboune ne rate aucune occasion pour réaffirmer son soutien à la Libye. Lors d’une rencontre avec la presse nationale, tenue en février dernier, le Président de la République avait affirmé que toutes les « anciennes » méthodes testées avaient prouvé leur échec et attesté de la justesse de l’approche algérienne en matière de règlement de la crise dans ce pays voisin. La Libye, qui s’est engagé dans un processus de paix et de réconciliation chapeauté par l’Algérie, a échoué à organiser des élections qui devaient se tenir en décembre en 2021, en raison des différends notamment sur la loi électorale. Les ingérences étrangères dans les affaires internes de ce pays voisin et la présence de mercenaires sont autant d’éléments qui sapent les efforts du dénouement de la crise.
« Nous n’abandonnerons pas la Tunisie »
S’agissant de la Tunisie voisine, le Président Tebboune a réaffirmé une nouvelle fois que l’Algérie n’abandonnera jamais ce pays et son peuple, et elle ne tolérera pas « l’effondrement de l’état tunisien », souhaitant que le peuple tunisien préserve son pays. Les tiraillements politiques en Tunisie sont une affaire interne et font partie du processus démocratique, a relevé le président de la République. Au cours d’une interview accordée, en mars dernier, à la chaîne qatarie d’information en continu, Al Jazeera, le président Tebboune a confié que « la Tunisie faisait l’objet d’un complot », avant de réaffirmer son soutien à ce pays voisin, affirmant que « n’en déplaise à certains, qu’on le veuille ou non, l’Algérie se tiendra toujours à ses côtés ». La Tunisie, qui a sombré dans une crise financière aigüe, a engagé des négociations avec le FMI pour contracter des fonds pour redresser son économie chancelante. Cette assistance financière du FMI tarde à venir sous prétexte que la Tunisie traine à engager les réformes exigées par cette institution monétaire. Le président Tebboune a exprimé son soutien à la Tunisie dans ces négociations avec cette institution issue des accords de Bretton woods de 1944. L’Agence italienne « Nova » a déjà révélé, dans ce cadre, l’existence d’intenses contacts entre l’Algérie et l’Italie pour dégager une initiative commune en vue d’apporter une assistance à la Tunisie qui fait face à une crise économique et sociale grave. Selon le journal londonien «Elarab », cette initiative commune pourrait consister à des aides financières et autres facilités économiques et commerciales qui pourraient appuyer les efforts de l’état tunisien pour sortir de cette crise inédite. Il y quelques jours, le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, a reçu, à Alger, la cheffe de l’Exécutif tunisien, Najla Bouden. En plus des questions bilatérales, le Premier ministre a également suivi un exposé sur les derniers développements dans le processus des négociations de son pays avec le FMI visant à appuyer la politique économique en Tunisie. à l’occasion, le Premier ministre a réitéré le soutien de l’Algérie à la Tunisie dans le cadre de ces négociations.
Sahara occidental : La question est entre les mains de l’Onu
Concernant le Sahara occidental, le Président Tebboune a rappelé que la question est entre les mains des Nations unies. « Le premier et le dernier mot revient au peuple sahraoui, seul à disposer de son sort », a-t-il soutenu. Fidèle à ses principes, l’Algérie défend bec et angle l’indépendance de ce territoire illégalement occupé par le Maroc depuis le retrait des espagnols en 1975. Il convient de rappeler que le Conseil de sécurité, sous mandat de la Russie, abordera, le 19 avril prochain, la situation dans les territoires sahraouis occupés et de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Cette réunion intervient dans un contexte marqué par la poursuite des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario.
« L’Algérie ne renoncera jamais au droit paLestinien quelles que soient les circonstances »
Sur la question palestinienne, le Président de la République a indiqué que « la stabilité du Moyen Orient, voire du monde, s’appuie sur l’établissement d’un véritable Etat palestinien ». « Nous allons aider nos frères palestiniens pour unifier leur position, et pour que la Palestine devienne un membre à part entière au sein de l’ONU », a-til dit, relevant que le problème de l’Algérie avec l’entité sioniste réside uniquement dans le droit palestinien et que l’Algérie ne renoncera jamais à ce droit quelles que soient les circonstances.
Brahim O.