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LE 5 OCTOBRE 88 COMMÉMORÉ DANS PLUSIEURS WILAYAS : Des dizaines de personnes arrêtées à Alger

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Des marches populaires pacifiques pour commémorer le 31e anniversaire des événements du 5 octobre1988, date symbolisant les luttes pour les libertés en Algérie et le soulèvement populaire contre le système du parti unique, le FLN, ont été organisées hier, au lendemain du 33e vendredi de mobilisation. Plusieurs wilayas du pays, pour ne citer que Annaba, Oran, Bouira et Bejaïa (ville de Kherrata), ont tenu à marquer cette date historique dans le processus de démocratie en Algérie. .

En revanche, l’action prévue dans la capitale Alger, dont le rendez-vous est annoncé à la Place des Martyrs, a été avortée par les forces de l’ordre, a-t-on constaté sur place. Plusieurs dizaines d’interpellations ont été opérées par les éléments de la police parmi les participants, parfois musclées même. Ces derniers étaient déployés massivement à la Place des Martyrs, qui a été le point de rassemblement des manifestants devant marcher initialement jusqu’à la place du 1er Mai.
Ainsi, comme nous l’avons constaté sur place, plusieurs dizaines de manifestants, dont des membres de familles et proches des détenus d’opinion du Mouvement du 22 février, des citoyens, activistes et militants de partis politiques et des journalistes ont été interpellés et embarqués à bord des véhicules de la police. Des policiers, en tenue et en civil, à l’œuvre, sont visiblement instruits à l’effet de procéder à des interpellations.
Ainsi, ont-ils aussi procédé à des actions de dispersion des premiers carrés du rassemblement. La Place des Martyrs grouillait de monde en cette journée de commémoration. Par les manifestants d’abord, mais aussi par la forte présence des forces de l’ordre qui ont investi les lieux où la couleur bleue prédominait. Toute personne se trouvant sur les lieux fut systématiquement contrôlée par la police et invitée à quitter la grande place. Même les vieilles personnes, qui ont l’habitude de se balader sur les lieux, ou s’asseoient en groupes autour d’une partie de dominos, et encore celles qui lisent le journal du matin ont été «délogées». Des femmes, assise aux abords de la Place des Martyrs, se sont vues fouillées par des femmes-policières qui les ont aussi sommées d’évacuer les lieux.
Selon un communiqué du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), rendu public aussitôt), des arrestations ont été faites, le nombre de manifestants interpellés par la police s’élève à une centaine de personnes «embarquées par des policiers en tenue et en civil.» À l’heure où nous mettions ces lignes sous presse, certaines personnes arrêtées, dont deux journalistes et de nombreuses autres, étaient toujours maintenues dans les commissariats de police d’Alger.

Rassemblement devant la Fac Centrale
Après cette opération de répression, les citoyens se sont dispersés dans le calme. Parmi eux, les manifestants qui ont décidé de tenter, un peu plus tard, de marquer le point pour ne pas rentrer bredouille chez soi. Ainsi, les tentatives des forces de l’ordre de disperser les manifestants en usant parfois de la force, par le moyen d’interpellations, n’a pas dissuadé les manifestants à maintenir leur détermination d’aller au bout de leur action pacifique en vue de commémorer le 5 Octobre 1988.
Ils étaient des nombreux citoyens à Alger-centre, des jeunes et de vieilles personnes, à rejoindre, hier, devant la Fac Centrale, un petit rassemblement pacifique. Cette action a été improvisée au départ par un petit groupe de manifestants venus de la Place des Martyrs. Après avoir observé une minute de silence à la mémoire des victimes du 5 Octobre 1988, la foule a scandé d’une seule voix : « Pour la mémoire et contre l’oubli». Les participants ont lancé également un appel pressant à la libération des détenus d’opinion du 22 février.
Mohamed Amrouni

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