C’est aujourd’hui, mardi 1er novembre, que s’ouvre, à Alger, le 31ème Sommet des Etats de la Ligue arabe, avec une participation record des pays membres de l’organisation parmi les chefs d’Etat et Souverains.
De gros espoirs reposent sur ce rendez-vous rassembleur consacré aux dossiers palestinien et libyen, ainsi que la réforme de la Ligue arabe et la consolidation des liens commerciaux et économiques.
Cette rencontre de deux jours, est précédée par des réunions préparatoires prélude au Sommet des chefs d’Etat et autres dirigeants arabes. Depuis mercredi dernier les réunions se succèdent à différents niveaux pour préparer le terrain au Sommet d’Alger. D’abord au niveau des délégués permanents et des hauts responsables au sein de cette instance panarabe qui avaient préparé le terrain devant la réunion des ministres des Affaires étrangères. Suivie jeudi d’une réunion préparatoire au Conseil de la Ligue des États arabes au niveau du Sommet tenue par de hauts responsables du Conseil économique et social.
À l’issue des pourparlers ministériels qui se sont tenus vendredi, visant à stimuler l’action socioéconomique arabe conjointe, le Conseil économique et social arabe (CESA) a soumis plusieurs recommandations, lesquelles ont abouti à l’agencement de vingt-quatre clauses, adoptées à l’unanimité.
Des propositions englobant plusieurs dossiers socio-économiques importants et sensibles, à leur tête le dossier de la sécurité alimentaire arabe.
Les deux jours de réunions au niveau des ministres arabes des Affaires étrangères, préparatoires au Conseil de la Ligue arabe au niveau du sommet ont été fructueux à plus d’un titre, à se fier aux déclarations de plusieurs dirigeants arabes.
Vers des résultats consensuels et tangibles
Lors de ces réunions tenues au Centre international de conférences « Abdellatif Rahal », il a été procédé à l’examen du projet de l’ordre du jour du Conseil de Ligue au niveau du sommet, puis d’un projet de résolution sur la sécurité alimentaire arabe, ainsi qu’un projet de résolution sur les travaux émanant de la réunion du Conseil économique et social.
Dans une allocution prononcée à la reprise des travaux de la deuxième journée de la réunion ministérielle, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a indiqué, dimanche après-midi à Alger, que la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, avait permis de parvenir à des résultats « consensuels » à la faveur de « concertations riches et approfondies ».
De son côté, le secrétaire général (SG) adjoint de la Ligue arabe, Houssam Zaki a affirmé, dimanche à Alger, que les ministres des Affaires étrangères « sont parvenus, lors de leur réunion préparatoire à la 31e session du Sommet de la Ligue arabe, à des consensus autour des dossiers examinés », estimant qu’il s’agit là d’indicateurs laissant augurer du succès du Sommet d’Alger.
Tous d’accord sur l’ordre du jour
Dans une déclaration à la presse, à l’issue de la séance consultative organisée dans le cadre de la réunion préparatoire des ministres arabes des Affaires étrangères en prévision du Sommet, Houssam Zaki a assuré qu’il y a consensus autour « des dossiers et des crises dans certains pays arabes ». « Tous les indicateurs annoncent un Sommet arabe réussi », a-t-il soutenu, relevant, par la même, « le consensus autour de l’ordre du jour dont tous les points ont été maintenus pour examen ».
Évoquant les prétendus « désaccords sur certaines clauses » de la Déclaration d’Alger soulevés par certains, le SG adjoint de la Ligue arabe n’a pas nié leur existence, mais il a rassuré que « toutes les tensions ont été contenues » et que « les réunions se sont déroulées dans un climat amical et dans le respect ».
Question palestinienne, la mère de toutes les causes
Le soutien à la cause palestinienne dans son combat libérateur pour l’établissement d’un État palestinien indépendant avec El-Qods comme capitale, est l’un des dossiers les plus attendus lors de cette rencontre. Délaissée par la majorité des pays arabes sous prétexte de la désunion de la classe politique palestinienne et de ses dirigeants qui, luttaient contre l’entité sioniste en rangs dispersés, le cause palestinienne devrait être abordée différemment et avec plus d’engagement, désormais, depuis la signature par 14 factions palestiniennes, dont le Hamas et le Fath, de la « Déclaration d’Alger » ayant mis fin à plus d’une décennie et demi de fracture et de division.
Dans un entretien accordé à l’agence qatarie, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souhaité que ce Sommet « contribue à replacer la cause palestinienne au cœur de l’attention arabe et internationale », estimant qu’il est naturel que cette question soit considérée comme le dossier central autour duquel s’articulera la concertation au cours du Sommet.
Prélude à une action commune
Le Sommet d’Alger devrait jeter les jalons d’une réelle coopération inter-arabe basée sur une action commune pour faire face aux multiples défis sur le double plan régional et international auxquels font face ces pays. Il s’agit aussi d’une opportunité en or pour répondre aux aspirations et autres attentes des populations arabes et engager une action décisive permettant d’unifier les positions arabes et permettre au Monde arabe de retrouver la stabilité, et de garantir sa sécurité alimentaire. Autrement dit, construire un intérêt commun sur les plans économique et sécuritaire en mettant en place une stratégie pour une action commune avec des mécanismes pratiques.
Brahim Oubellil
