Tayeb Louh, ancien ministre de la Justice et garde des Sceaux sous les gouvernements successifs d’Ouyahia, Sellal et Tebboune a été placé, avant-hier, en détention provisoire par le juge d’instruction de la Cour suprême.
Ainsi, un mois après être visé par une interdiction de sortie du territoire national (ISTN), le ministre a été transféré à la prison d’El Harrach où il a rejoint plusieurs de ses ex-collègues au gouvernement.
« Dans le cadre de l’enquête ouverte au niveau de la Cour suprême, le 22 août 2019, le Conseiller instructeur a auditionné l’ex-ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, poursuivi pour abus de fonction, entrave à la justice, incitation à la partialité et incitation à faux en écriture officielle », apprend, dans un communiqué de presse, la Cour suprême.
Le prévenu avait déjà fait l’objet, en juillet dernier, d’une interdiction de quitter le territoire national. L’Office central de répression de la corruption (OCRC) avait alors été chargé d’ouvrir une enquête préliminaire à son encontre, pour des faits à caractère pénal relatifs à la corruption.
Connu pour être proche de l’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Tayeb Louh rejoint l’équipe présidentielle en 1999 en intégrant la commission de la réforme de la justice, initiée par l’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et confiée au professeur Mohand Issad, décédé en 2011. Sa carrière de ministre a débuté en 2002 en héritant du portefeuille du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. Après avoir dirigé ce département jusqu’à mai 2012 et de septembre 2012 à septembre 2013, Tayab Louh a eu à prendre les règnes du ministère de la Justice de 2013 jusqu’à 2019 (soit jusqu’à la nomination du gouvernement de gestion des affaires courantes le 31 mars dernier). Il était, entre autres, président du Syndicat national des magistrats.
Avec l’incarcération de Louh, le nombre total des ex-ministres, (deux ex-PM compris), atteint onze personnes tenus en détention provisoire à la prison d’El Harrach, soupçonnés de corruption dans différents dossiers. Il s’agit de : Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Abdelghani Zaâlane, Mohamed El Ghazi, Djamel Ould Abbès, Saïd Barkat, Amar Ghoul, Amara Benyounès, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda.
Lamia Boufassa
