Le Maroc, qui croyait s’offrir un soutien à son « plan d’autonomie » du Sahara occidental à l’occasion de la visite du ministre russe des Affaires étrangères à Rabat, a reçu un véritable camouflet quand Sergueï Lavrov a rappelé la position de son pays, qui est basée sur le strict respect de la légalité et du droit international et des résolutions des Nations unies.
Au cours d’une conférence de presse organisée à Marrakech au terme de sa visite au Maroc, il a affirmé que la position de la Russie est ferme et immuable concernant le conflit au Sahara occidental. Cette position soutient un règlement pacifique et durable fondé sur les résolutions des Nations unies. « Nos approches restent inchangées, équilibrées et impartiales. Nous sommes favorables à des progrès rapides vers un règlement durable et à long terme fondé sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies », a-t-il rappelé. Cette « claque » est un véritable coup dur pour les tentatives du Makhzen de gagner à sa cause des soutiens des puissances mondiales. C’est ainsi que, après les arrêts de la Cour de justice européenne qui a invalidé des contrats prévoyant l’exploitation de richesses issues du Sahara occidental considéré comme territoire non autonome et soumis à un plan de règlement onusien et la volte-face de l’administration Biden qui a réaffirmé son soutien aux efforts du secrétaire général de l’Onu pour parvenir à un règlement du conflit entre le Front Polisario et le Maroc qui garantit le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, la Russie vient de lui signifier qu’elle soutient la légalité internationale. « Nous avons l’intention de poursuivre une politique visant à trouver une solution qui conviendrait à toutes les parties », a ajouté Lavrov ce qui n’a pas manqué de mettre dans l’embarras le régime du Makhzen marocain qui espérait un soutien russe franc à sa thèse d’autonomie.
Cela met à mal le Makhzen qui tergiverse dans la mise en œuvre des décisions de l’ONU, « et qui donnent le droit à chaque nation de déterminer son propre avenir. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et membre du groupe des Amis du Sahara occidental, la Russie essaie de promouvoir cela par tous les moyens possibles, notamment en soutenant les efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura », souligné le chef de la diplomatie russe qui a par ailleurs tenu à préciser également qu’il est important de garantir les conditions nécessaires au fonctionnement efficace de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui joue un rôle stabilisateur important dans la région. Les déclarations du ministre russe sont conformes aux résolutions de l’ONU relatives au Sahara occidental, qui est inscrit sur la liste des territoires non autonomes des Nations unies depuis 1963, après que l’Espagne, ancienne puissance administrante, a présenté la question en vertu de l’article 73 de la Charte des Nations unies. Il ressort clairement de la résolution publiée à cet égard que les Nations unies ont pris une décision sur la question sahraouie, en optant pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975.
Le Makhzen voit chaque jour son plan d’annexion du Sahara occidental tomber un peu plus à l’eau. Il faut préciser dans ce cadre que les prochains jours risquent encore d’être plus durs pour lui puisque l’Espagne, selon de nombreuses sources, s’apprête à se délier de certains contrats, de pêche et d’exploitation minière passés avec le Maroc et prévoyant des exploitations dans les territoires Sahraouis ou encore les membres du Conseil de sécurité qui ont réaffirmé leur soutien au plan de paix onusien.
Slimane B.
