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L’AVOCATE ZOUBIDA ASSOUL DIT RESTER À L’ÉCOUTE DE LA VOIX DE LA RUE AU-DELÀ DE TOUTE AMBITION ÉLECTORALE OU CARRIÈRE POLITIQUE : «La sortie du peuple dans la rue est un référendum»

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Activiste qui figure parmi les personnalités politiques qui ont marqué la scène nationale depuis ces dernières années, l’avocate Zoubida Assoul, également présidente de l’Union pour le changement et le progrès, a été l’invitée de l’édition d’hier du Forum du Courrier d’Algérie. L’Algérie étant à la croisée des chemins, comme peuvent si bien le confirmer les événements qui s’accélèrent et qui engagent l’avenir de tout un peuple révolté contre le système et la candidature de Bouteflika.

«Ce qui nous préoccupe plus, c’est l’avenir de l’Algérie, qui traverse une étape historique et décisive», pose l’avocate et la magistrate comme pour qualifier d’abord le mouvement populaire et pacifique en cours dans le pays, puisqu’il en était question d’aborder ce contexte. «La sortie des Algériens dans la rue est un référendum qui ne coûte rien au trésor de l’État. Ils étaient 19 millions à manifester pacifiquement pour dire ‘’Non au cinquième mandat !’’ ; Non au système ! Et Oui pour l’édification d’un État de droit !’’», dit, d’emblée, notre invitée ; histoire de rappeler les mots d’ordre tels que scandés par la rue algérienne au risque de faire dévier le mouvement de ses objectifs et de sa trajectoire initiale.
Pour une actrice politique qui se réclame dans l’opposition «crédible» et non pas de celle qui ne sait sur quel pied danser, allusion aux revirements de certains acteurs de ce camps, Assoul dit avoir toujours cru en un soulèvement pacifique du peuple algérien contrairement à ceux qui disent que «le peuple ne sortira jamais !» De passage, l’actrice du mouvement Mouwatana a survolé le bilan des 20 ans de règne du Président sortant, pour citer, comme objet de reproche, la saignée provoquée parmi la jeunesse algérienne qui quitte le pays, de façon régulière ou irrégulière (harraga), pour fuir la mal-vie.

«Le peuple est exclu du projet politique et national»
«J’ai toujours dit que ce pouvoir nous mènera vers la déprime et la faillite. Le peuple est exclu du projet politique et national. Aujourd’hui, il ne se reconnaît pas en ce pouvoir et en cette classe politique», dénonce Assoul qui rappelle les initiatives prises déjà à la veille de la Présidentielle-2014 dans le cadre du mouvement Mouwatana, où une lettre a été adressée au Président le mettant en garde contre les conséquences de sa candidature pour un 4e mandat. «Nous avons même proposé une feuille de route», explique la juriste qui accuse le pouvoir d’un «viol de la Constitution», et appelant à ce moment là à l’application de l’article 102 de la Constitution.
Qu’en est-il de l’état actuel des choses ? Pour Zoubida Assoul le mot d’ordre s’opposant seul à un cinquième mandat devient «caduc», tant la rue prône aujourd’hui le rejet du système politique.

«L’opposition a une alternative, c’est le pouvoir qui n’en a pas»
Interrogée sur le rôle que devra jouer l’opposition politique puisque la question de la période de transition revient, ces derniers jours, sur toutes les lèvres, aussi bien parmi les acteurs de ce camp qui revendiquent ce projet que le chef de l’État qui s’est engagé à amorcer le processus, Zoubida Assoul soutient une telle démarche, en femme opposante qu’elle est, mais elle reste attachée à la voie de la rue et le message qui appelle au changement du système. Et qui passe inéluctablement par une démarche amenant au retrait du Président de la course électorale, le report des élections, la démission du gouvernement, la mise en place d’un gouvernement composée de personnalités nationales sages, avant de projeter sur l’organisation de la Présidentielle dont tout le processus électoral sera pris en charge par une Instance indépendante du pouvoir.
«On n’a pas de problèmes d’égos, pourvu que l’Algérie se développe. Nous sommes avec le peuple et nous le resterons. Je ne cherche pas la récupération, je suis une militante, pas une politique. Je ne suis pas venue encore pour faire une carrière politique, si ce n’est pour changer la manière de faire la politique», se distingue Mme Assoul, qui semble prendre ses distances avec une certaine opposition, qui ne fait que «réclamer le partage des postes», prend comme position la présidente de l’UCP.
Farid Guellil

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