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L’avertissement de l’Algérie à la France

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« L’Algérie rejette catégoriquement les ultimatums et les menaces », a déclaré, en substance, notre ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié jeudi dernier. Il répond aux propos du premier ministre français, François Bayrou, qui avait, la veille, fixé à « un mois, six semaines » le délai « accordé » à l’Algérie pour que celle-ci reprenne ses supposés ressortissants visés par une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Il faut préciser que ce procédé d’expulsion est une décision administrative qui n’établit pas la véritable identité de la personne concernée tout en « la privant de l’usage des voies de droit que lui garantit la législation française elle-même ». En témoigne l’annulation de l’OQTF de Doualemn par le tribunal administratif de Melun le 6 février dernier alors que Retailleau s’était empressé de le mettre dans l’avion à destination d’Alger, sans succès, le 9 janvier dernier. C’est pourquoi, justement, affirme une source française que « la question du refus de reprendre des ressortissants, sous OQTF, se pose de manière globale avec d’autres pays ». Ceci dit, il faut que l’opinion publique, qu’elle soit algérienne, française ou internationale, sache que la mise en avant de ce dossier de l’immigration n’est qu’un prétexte qui répond à des objectifs de « l’extrême droite française revancharde et haineuse…qui a pris en otage la relation franco-algérienne (pour la mettre) au service de basses œuvres politiciennes ». Sinon comment expliquer la réactivation, mercredi dernier, du comité (français) interministériel de l’immigration qui ne s’était plus réuni depuis…2011 ? Ou encore la modification en catimini de son décret d’application le 22 janvier dernier ? Il ne faut pas être surdoué pour comprendre que cette « mayonnaise » était préméditée. De plus, elle constitue un contre-feu idéal au scandale de Bétharram qui poursuit François Bayrou. Mieux ! Que vient faire Boualem Sansal dans le dossier de l’immigration ? Comme tout binational, il est Algérien sur le sol algérien face à la justice algérienne. De plus, il faut arrêter le mensonge, il n’a pas 80 ans. Il est né le 15 octobre 1949. Quant à la liberté d’expression il faut aller voir du côté de l’ARCOM qui a ouvert, jeudi dernier, une instruction contre le journaliste Jean-Michel Apathie qui retrace l’historique des massacres français en Algérie. Ou encore de dire que l’OQTF de l’auteur de l’attentat de Mulhouse avait été refusée par l’Algérie « 10 fois », puis « 14 fois ». Et cette visite-spectacle de Retailleau à Calais, jeudi dernier, qui a fait bondir la maire de la ville, Natacha Bouchart. Elle s’est rendue compte que ce n’était qu’une fausse portée du dossier de l’immigration ouvert uniquement contre l’Algérie. Notre pays s’est vu contraint d’avertir la France qu’il « appliquera une réciprocité stricte et immédiate… sans préjudice d’autres mesures que ses intérêts nationaux lui dicteraient d’adopter ». À bon entendeur ! Il reste à déplorer la politique de l’autruche du président Macron qui a été, pourtant, le détonateur de cet embrasement.
Zouhir Mebarki

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