Après avoir convoqué le Conseil de sécurité de l’ONU pour une « réunion d’urgence à huis clos » mardi dernier, l’Algérie a distribué aux autres membres, à l’issue de la réunion, un projet de résolution qui doit être soumis au vote incessamment. Dans un délai qui, s’il n’est pas fixé en heures, ne peut l’être qu’en termes de jours. Ceci, vu l’urgence que représente la menace du monstre en liberté dans la bande de Ghaza. Un monstre d’une lâcheté sans fin, au milieu d’une population civile sans défense. Une population poursuivie par le monstre depuis le nord et déportée au sud où elle se trouve actuellement coincée dans la ville de Rafah. Une population affamée. Une population sans soins, sans médicaments. Une population civile que l’armée sioniste continue de bombarder. Des morts et des blessés tous les jours que Dieu fait. Des enfants, des femmes, des vieux surpris dans leur sommeil par des bombes larguées par les avions de l’État hébreu. Dans les couloirs du Conseil de sécurité, les diplomates sont unanimes à dire que le temps presse et que c’est « une question de vie ou de mort ». Le projet de résolution prévoit « exige un cessez-le-feu immédiat, respecté par toutes les parties, et condamne les attaques indiscriminées contre les civils, y compris les femmes et les enfants, et les infrastructures civiles ».
En outre ce même projet exige « que toutes les parties au conflit respectent leurs obligations en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne la protection des civils et des biens à caractère civil, et la nécessité de cesser de priver la population civile palestinienne de la bande de Ghaza des services de base et de l’aide humanitaire indispensables à sa survie ». Le projet fait également état de « la grave préoccupation du Conseil face à la situation humanitaire désastreuse avec une famine généralisée dans toute la bande de Ghaza et les mauvaises conditions de vie ainsi que les souffrances de la population civile palestinienne, y compris ceux qui se sont réfugiés à Rafah, dont la plupart ont été déplacés de force ». La convocation par l’Algérie d’une réunion urgente du CS, ainsi que le projet de résolution que nos diplomates ont préparé, font suite au largage de bombe en pleine nuit sur une population civile regroupée dans un camp faisant 45 morts et près de 250 blessés qui viennent s’ajouter aux plus de 36.000 morts et 81.000 blessés parmi les palestiniens de la bande de Ghaza et déjà enregistrés depuis le 7 octobre dernier. Même si le droit de veto américain reste toujours possible, les multiples pressions diplomatiques de l’Algérie ont eu leurs effets sur beaucoup de dirigeants des pays membres du CS. S’agissant des États-Unis, il faut rappeler la résolution présentée par l’Algérie le 25 mars dernier et qui a été adoptée à la surprise générale. Vu le contexte, les États-Unis avaient préféré s’abstenir au lieu d’utiliser leur droit de veto. Il n’est pas exclu qu’il en sera de même, cette fois encore.
Zouhir Mebarki