Pour ce Chef de service de réanimation au Chu de Sétif, le moment est propice pour aller se faire vacciner afin de se protéger contre la Covid-19 surtout que l’arrivée d’une quatrième vague est scientifiquement inévitable notamment avec l’apparition du nouveau variant MU qui menace aujourd’hui les pays du monde à l’instar de l’Algérie.
S’exprimant hier sur les ondes de la radio Sétif, le Pr Nabil Mesbah a en effet tiré la sonnette d’alarme sur la menace d’une quatrième vague qui guette l’Algérie, appelant à la nécessité de la vaccination permettant d’éviter un scénario semblable à celui connu le mois de juillet dernier. Pour le Professeur, la période actuelle marquée par une certaine stabilité de la situation sanitaire doit être la meilleure opportunité à aller se faire vacciner surtout qu’une grande campagne est menée en ce moment à travers tout le territoire national. « Nous ne parlons pas juste pour parler, toutes les souches apparues sont arrivées en Algérie. Le monde est devenu un petit village, et c’est pour cette raison qu’il faut faire très attention, et de bien se préparer en se faisant vacciner », a-t-il insisté, soulignant dans le même contexte que c’est le seul moyen qui permettra d’atteindre l’immunité collective, sachant que des pays européens ont même entamé la vaccination des enfants. Toutefois, le même intervenant explique que même en étant vacciné, l’on peut très bien attraper le virus et le transmettre à d’autres personnes d’où la nécessité de ne pas abandonner les gestes de prévention dont essentiellement le port du masque. S’agissant des personnes qui ont été touchées par le virus, le Professeur rappelle que la vaccination ne peut être faite qu’après trois mois, et les concernées peuvent se contenter d’une seule dose car ils sont déjà immunisées. De ce qui est de la baisse du taux de vaccination dans certaines régions du pays, Mesbah explique que cela est dû aux fausses informations qui circulent dans les réseaux sociaux et notamment à une mauvaise communication et sensibilisation dans ce domaine. De plus, a-t-il regretté, « il a été constaté que nous nous comportons de manière erronée face au virus. Si les cas des contaminations augmentent, on se fait vacciner, si ceux-ci baissent le taux de vaccination baisse aussi ».
« Le Variant Delta à l’origine de plusieurs complications dangereuses »
Évoquant, par ailleurs, la troisième vague causée par le variant Delta, que le pays a vécu le mois de juillet dernier, Nabil Mesbah relève que ce variant a laissé de graves séquelles sur la majorité des personnes qui l’ont attrapé. En plus d’être à l’origine d’une hausse considérable de cas de décès, et des hospitalisations en réanimation, le variant delta a provoqué chez les contaminés des maladies graves et chroniques comme le diabète, des maladies respiratoires, des insuffisances rénales, des maladies cardiaques et même des paralysies en raison de coagulation du sang. Il rappelle que le plus grand problème auquel ont fait face les hôpitaux était le manque d‘oxygène, en plus des médicaments anticoagulants à cause de la forte demande sur ces produits ce qui était l’occasion pour les spéculateurs et les barrons de l’informel d’en tirer profit au dépend de la vie des malades. Pour l’intervenant de la Radio, cette expérience malheureuse pourrait se reproduire et être encore plus difficile car la situation n’a pas changé, et les moyens restent les mêmes face à l’apparition d’un nouveau variant en ces temps de rentrée sociale. Le seul moyen donc d’éviter cela, insiste encore Mesbah, est de répondre à l’appel de vaccination.
Ania Nait Chalal