Accueil ACTUALITÉ L’année 2016 s’achève sans trop de casse, qu’en sera-t-il pour 2017 ?

L’année 2016 s’achève sans trop de casse, qu’en sera-t-il pour 2017 ?

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Que faut-il retenir de l’année 2016 ? A priori, elle a été plus ou moins difficile pour bon nombre d’algériens qui ont vu leur pouvoir d’achat dégringoler, suite à la loi de finances qui fut promulguée et trop contestée par certains partis politiques de l’opposition , et malgré tout elle fut adoptée par la majorité au niveau des deux chambres (APN, Sénat).
Sur le front social, beaucoup d’événements ont marqué cette année, le plus spectaculaire a été la longue marche des enseignants contractuels de Béjaia vers Alger qui exigeaient pour rappel, leur intégration sans passer par le concours, et à la fin ils ont été redirigés manu militari vers leurs wilayas d’origine dans des bus affectés à cet effet. Un autre fait marquant à été celui de l’intersyndicale qui a déclenché une grève de plusieurs jours en revendiquant le maintien de la retraite anticipée, mais sans résultat, puisque cette fameuse loi a été adoptée par les parlementaires. Un autre fait marquant à relever se rapporte à la grogne des lycéens qui ont investi la rue suite à la restriction de leurs vacances d’hiver de 15 à 10 jours, ce qui a contraint la ministre de l’Éducation à revoir sa décision, et les lycéens ont eu gain de cause, puisque la ministre les a gratifiés de 18 jours de vacances. Sur le plan politique, la scène nationale a connu un certain soubresaut après la démission du « terminator » Amar Saâdani, ex-secrétaire général du FLN, et la désignation d’Ould Abbès, comme nouveau patron du parti. Sur le même registre, l’approche des élections législatives a engendré un certain remous sur la scène politique nationale, et les partis politiques toutes tendances confondues sont sortis de leurs léthargies coutumières et nous avons assisté ces derniers temps à une véritable surenchère de la part de certains partis politiques de l’opposition , entre ceux qui sont partant pour ces élections , et ceux qui hésitent à participer pour soupçons de fraude, et à la fin tout le monde a annoncé sa participation aux prochaines joutes électorales , après la mise en place de la commission indépendante pour la surveillance de ces élections. Et ce n’est pas tout, plusieurs partis politiques et mêmes les affidés au pouvoir tels que le RND ou le FLN, veulent concocter des alliances, ce qui augure à ne pas en douter que le jeu sera très serré entre les uns et les autres. Sur le plan économique le fait saillant pour cette année 2016 a été, sans conteste, l’accord d’Alger pour booster les prix du pétrole, cette initiative a débouché sur la réunion de Vienne des pays de l’OPEC et hors OPEC et un accord sur la réduction de la production de 1.200.000 barils/jour a été finalisé, ce qui constitue une prouesse pour les efforts de l’Algérie. Sur le plan diplomatique, l’Algérie œuvre sans relâche pour les causes justes, et on a assisté à une avancée remarquable de la cause Sahraouie sous la houlette de L’Algérie. Il y a aussi l’historique accord de paix signé à Alger entre les frères ennemis du Mali. À noter aussi, la grande victoire des Palestiniens avec la nouvelle résolution du Conseil de sécurité qui intime l’ordre à Israël, d’arrêter les colonisations en territoires occupés, et revenir aux frontières de 1967. C’est en fait une résolution qui a été acclamée dans le monde entier, et pour la première fois, les États-Unis d’Amérique (USA) n’ont pas fait pression par leur veto afin de bloquer cette résolution onusienne pour peu qu’elle soit effectivement respectée et appliquée par l’État Hébreu.
Sur la même lancée, la diplomatie algérienne suit de très prés et attentivement l’évolution de la crise libyenne, et use de tout son poids avec la communauté internationale pour aboutir à un règlement pacifique entre les protagonistes et sans interventions des forces étrangères. L’exemple de la Syrie, ou l’Irak, ou encore le Yémen est assez significatif, où ils sont devenus des pays en ruines avec des millions de refugiés et une destruction à grande échelle. Des conflits qui perdurent avec leurs lots de morts et de dévastations. Sur le plan culturel l’Algérie a été endeuillée par la perte de deux monuments de la musique malouf et Chaâbi, en la perte de Mohamed Tahar Fergani et de Amar Ezahi , deux voix irremplaçables qui se sont tues . Enfin sur le plan sportif, la disqualification des Verts pour la Coupe du monde de 2018 en Russie, a été amèrement vécue par tous les fans de l’équipe nationale, même si maintenant tous les regards se sont braqués sur la Coupe d’afrique des nations (Can 2017), force est d’admettre que tout reste à faire pour construire une véritable équipe nationale qui saura relever les défis , beaucoup de travail , donc, reste à faire. En tout état de cause, et avec cette année 2016 qui s’achève, l’année 2017 commence avec beaucoup d’appréhension de la part des Algériens, avec cette nouvelle loi de finances qui n’a pas été avare en nouvelles taxes et autres augmentations qui vont mettre à rude épreuve le commun des citoyens. Même si le discours du Premier ministre Abdelmalek Sellal qui s’était exprimé mercredi passé à la télévision publique semblait rassurant , il n’en demeure pas moins qu’il lui sera facile de convaincre les Algériens sur le bien fondé de leurs tourments. L’année 2017 sera certes difficile, trop difficile même, car en plus des augmentations des carburants qui vont concerner les quelques millions d’automobilistes, il y aussi l’augmentation de la TVA de deux points de 17% à 19% ce qui va inéluctablement induire une majoration quasi générale des prix. Difficile donc, de croire Sellal que l’année 2017 ne sera pas dure pour les Algériens, ils s’attèlent à serrer encore plus la ceinture, le temps des vaches maigres à déjà commencé. Bonne année quand même.
Mâalem Abdelyakine

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