Comment relancer une économie atrophiée par des décennies de dépendance aux seules ressources des hydrocarbures ? Dans quelle mesure la Bourse d’Algérie, qui doit être la vitrine économique du pays et le tableau de bord de la visibilité économico-financière, peut-elle capter les investissements étrangers et attirer les capitaux ?
Quelles sont les urgences de l’heure et les corrections à apporter aux mécanismes économiques actuels pour remettre tous les secteurs sur rails ? Quels sont les méthodes de gestion les mieux indiqués dans une économie globalisée qui a ses propres ressorts ? Quels sont les fondamentaux et les variables dans la prise en ligne de compte des tendances haussières et baissières sur les marchés pétroliers ?
À ses questions, et à d’autres, l’analyste financier, l’expert boursier et ex-sociétaire de «Carnegie Investment», Noureddine Legheliel, répond avec son franc-parler ordinaire, ni agressif, ni encenseur, mais donnant toujours les éclairages essentiels, les lignes directrices nécessaires et les clés pour comprendre des situations enchevêtrées où ce n’est pas évident de voir toujours clair, même pour un spécialiste.
Sur la question des privatisations par exemple, Legheliel propose le meilleur de ce qui se passe en Suède, où il réside, c’est-à-dire une gestion soumise à deux années de grâce, pendant lesquelles l’équipe dirigeante doit sortir des indicateurs rouge et les mettre au vert; dans le cas d’échec, l’équipe défaillante est relevée de ses fonctions immédiatement, mais dans le cas de réussite, les personnels ont droit à partager entre eux les gains générés. La «méthode suédoise» est incitative à plus d’un titre et à produit localement des résultats satisfaisants.
Dans le cas de Sonatrach, qui dirige la seule grande entreprise rentable, mais avec tous les aléas du marché pétrolier, qui demeure d’une complexité extraordinaire, Legheliel donne les clés essentielles pour appréhender le problème des courbes des prix et ne pas s’en tenir aux seuls fondamentaux, l’offre et la demande, qui induisent souvent à une fausse interprétation des données.
Pour Sonatrach comme pour les grandes entreprises étatiques, le rôle du Gouvernement algérien est de percevoir sa fiscalité annuelle, suivre de très près l’évolution des résultats de cette entreprise et exiger performances et rentabilité financière. Par contre, le Gouvernement devrait donner plus d’autonomie aux responsables de cette compagnie, une grande liberté pour les prises de décision et pour les initiatives individuelles de ses dirigeants.
«Le Courrier d’Algérie donnera, dans son édition de demain, à ses lecteurs, le long entretien de l’expert financier Noureddine Legheliel, avec le must de l’interview : l’information intégrée dans la prise en charge des prévisions économiques, le jeu souterrain des majors pétrolières et le calcul à la fois mathématique et aléatoire de la courbe des prix à l’international.
O. F.