L’annonce, dans un tweet, du président des États-Unis sortant, Donald Trump, de la reconnaissance de son pays de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie de la normalisation annoncée des relations entre le Maroc et l’entité sioniste « est une violation au Droit international» a souligné hier l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), à Alger, Abdelkader Taleb Omar.
Affirmant que l’annonce en question n’est qu’un « acte de corruption », moyennant une entente et une normalisation entre « deux colonisateurs, l’entité sioniste en Palestine et le Maroc au Sahara occidental». La décision du président américain, appelé à quitter la maison Blanche dans moins de 38 jours, relative à la reconnaissance, par son pays, de la prétendue souveraineté du Maroc, sur la dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite aux Nations unies (ONU) et à l’Union africaine (UA), contre la normalisation par le Royaume chérifien de ses relations avec l’entité sioniste, n’a aucun impact sur « la détermination du peuple sahraoui à faire valoir ses droits légitimes et arracher son indépendance ». C’est ce qu’a affirmé l’ambassadeur sahraoui, invité à prendre part à la journée d’étude consacrée à la thématique « Les derniers développements au Sahara occidental : Causes et rebondissements » organisé, hier, par l’Institut national d’études et de stratégie globale (INESG), à laquelle ont pris part des universitaires, des experts, des juristes et des professionnels des médias. Pour le diplomate sahraoui, le royaume chérifien pensant que la conjoncture lui est favorable, en l’absence depuis 18 mois, d’un envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental et la situation de statu quo, les autorités coloniales marocaines, explique-t-il, pensaient pouvoir violer le cessez-le-feu de 1991, à El-Guerguerat, sans être par la suite confronter à la riposte du peuple sahraoui, via son seul représentant unique et légitime, le Front Polisario. Poursuivant, le diplomate sahraoui indiquant qu’ « Il n’est pas étrange que le président Trump renie le droit du peuple sahraoui et d’opter pour une posture de manière unilatérale ». La position de Trump, a-t-il poursuivi « ne change rien à la nature et aux caractéristiques de la question sahraouie et n’a aucun impact sur la volonté du peuple sahraoui à mener sa lutte légitime jusqu’à la libération de ses terres de l’occupant marocain », affirme l’ambassadeur sahraoui à Alger.
L’ALPS inflige des pertes énormes au Maroc
Depuis le 13 novembre dernier, date de l’agression de civils sahraouis, par les soldats de l’occupant marocain, à la région sahraouie d’El-Guerguerat, en violation de l’accord de cessez-le-feu, l’armée marocaine est la cible des tirs et des frappes de l’armée de libération du peuple sahraoui (ALPS), des opérations militaires ayant causé « d’importantes pertes à l’ennemi » a affirmé, hier, le ministre de l’information de la RASD, Hamada Salma Eddaf, dans son intervention à cette journée d’Études. si pour les experts, l’annonce en question du président Trump, « ne change rien à la nature juridique de la question sahraouie » les intervenants, juristes et experts des relations internationales ; rappelant que « la communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental » ils ont affirmé que le Conseil de sécurité « est responsable » de la non application à ce jour du droit international, au Sahara occidental, dernière question de décolonisation en Afrique, et que « le peuple sahraoui est en droit de défendre ses droits et mener sa lutte légitime pour l’indépendance ». Pour des juristes présents, hier, « le Maroc a violé le cessez-le-feu qu’il a paraphé, sous l’égide de l’ONU, avec le Front Polisario, en 1991 » et la riposte du Front Polisario à l’agression marocaine à El-Guerguerat « est légitime ». Par ailleurs, pour des intervenants, si le Maroc a annoncé la normalisation de ses relations avec l’entité sioniste, pour « légitimer » son occupation au Sahara occidental, pour l’expert, Ahmed Adimi « cette annonce n’est qu’une suite logique, compte tenues des similitudes entre le système coloniale de l’entité sioniste en Palestine et l’occupation marocaine au Sahara occidental », sans manquer de rappeler que les deux parties « ont toujours entretenues des relations étroites ». Dans le livre co-écrit par les experts et chercheurs universitaires Adimi et Saïchi, consacré, dans ses six chapitres à la question du Sahara occidental de -1884 à 2025), les auteurs outre qu’ils tracent l’histoire de cette partie d’Afrique du Nord, ils présentent des faits et le parcours historique du peuple sahraoui, notamment depuis la colonisation espagnole jusqu’à l’occupation marocaine, sans manquer de mettre en lumière les similitudes entre la colonisation israélienne et l’occupation marocaine.
Citant à ce propos, la pensée expansionniste de l’entité sioniste et de la monarchie marocaine, le mur séparant les territoires palestiniens et celui séparant le Sahara occidental, la colonisation de peuplement entreprise par l’entité sionsite en Palestine et l’installation massive des colons marocains dans les territoires occupés du Sahara occidental et enfin, la dérobade du Droit international, des résolutions onusiennes et des conventions en matières de protection et de respect des Droits de l’homme des colonisés, pour ne citer que ces similitudes entre l’entité sioniste et le système colonial marocain au Sahara occidental.
Karima Bennour