« Les pays du Sahel finiront par admettre que leur destin est lié à l’Algérie. » Cette phrase tirée d’un entretien paru début aout dernier dans un site algérien, appartient à Noureddine Djoudi, le doyen des diplomates algériens et ancien SG adjoint de l’OUA. Notre chevronné et clairvoyant diplomate a été prémonitoire dans son analyse. Ce qu’il avait dit correspond parfaitement ou presque à l’état actuel des choses. Dans une région en proie à toutes les convoitises, ingérences et interférences étrangères, en tout ce qu’elle représente comme espace stratégique. Au Mali, la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer. En témoigne, l’affrontement armé et meurtrier (plus de 130 morts) de fin juillet dernier, au nord de Kidal, entre différentes forces belligérantes. Les violents heurts se sont produits pas loin de la frontière avec l’Algérie ! Un peu vers le sud-est de la sous-région, les opérations de déploiement militaire en Libye laisse craindre une reprise des hostilités entre les frères libyens. Ça sent le bruit des bottes ! A elles seules, ces deux situations d’insécurité ne plaident pas pour la paix et la stabilité dans le Sahel. Et l’Algérie n’est pas sans le savoir. S’il y a recul de l’action diplomatique de sa part, la responsabilité incombe aux sautes d’humeurs de mauvais voisins qui étaient prompts à céder au chant des sirènes pour renier les efforts de l’Algérie pour la paix dans la sous-région. Et où sommes-nous, aujourd’hui, sur la carte ? A vrai dire, notre pays ne s’est jamais départi de ses bons offices, de médiateur attitré et de puissance de paix. Elle, qui a toujours été du côté de ses voisins lorsqu’ils sollicitent son aide, ne peut pas se détourner d’un espace vital et naturel qui est le sien. Mais, les choses ne tournent pas souvent comme elle l’espérait à cause des ingérences étrangères et de l’instabilité politico-sécuritaire chez ses voisins. Mais, le dernier et remarqué rebond diplomatique avec les voisins atteste de son retour sur la scène. Parce que, le temps finit toujours par lui donner raison. Un pays qui respecte la souveraineté de ses voisins et l’a fait respecter auprès des autres, reste irréprochable à tous points de vue. A en juger des récents développements, tout porte à croire que qu’ils plaident en faveur de l’Algérie. Pourquoi ? Parce que la diplomatie algérienne se met de l’avant et anticipe les choses pour éviter les scénarios d’insécurité de se produire. Avec le Niger, par exemple, et dont le Premier ministre a été dépêché à Alger, les choses pour le renforcement de la sécurité vont bon train. Aussi bien pour le développement du pays voisin qui a exprimé son satisfécit du travail remarquable qu’accomplit l’Algérie dans ce domaine. Pour le cas de la Libye, l’Algérie œuvre pour éviter toute escalade de violence dans un contexte marqué par un déploiement des forces opposantes au gouvernement de Tripoli.
Farid Guellil
