L’Algérie tient, et elle le demeure, à sa profondeur africaine. À la base, notre pays, membre fondateur de l’Union africaine (anciennement l’OUA), est historiquement lié au panafricanisme. Autrement dit, il était au cœur, sinon le cœur battant, d’un mouvement politique qui œuvre pour l’unité et la solidarité des peuples africains contre l’impérialisme et pour l’indépendance des pays de l’organisation. L’Algérie est dans ce courant de pensée depuis l’indépendance. Quoi que l’on dise, elle n’a jamais dévié de cette trajectoire et ni encore moins renié son appartenance africaine. Certes, elle a traversé une période creuse. Mais, elle a réussi à se redéployer notamment sur le plan diplomatique. En effet, depuis ces dernières années, les hautes autorités du pays ont affiché une réelle volonté politique à l’égard du continent. Cette orientation est d’essence même stratégique. L’engagement de l’Algérie envers le développement africain n’a pas tardé à se matérialiser. Il est question, comme objectif, de réaliser l’intégration africaine. Ce qui requiert la mise en place de tous les outils capables de faire du continent une force autonome et indépendante vis-à-vis du reste du monde. S’il faut citer toutes les démarches entreprises par l’Algérie pour réaliser l’intégration africaine, on n’en finira pas. En revanche, des actions réalisées ou en cours de l’être témoignent de cette bonne volonté. À commencer par booster la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en réalisant les premiers échanges avec ses voisins immédiats comme la Mauritanie et, à travers elle, d’autres pays comme le Sénégal. Des zones franches étaient aussi prévues avec nos voisins pour réaliser, dans un premier temps, l’intégration régionale. Pour les projets d’envergure visant à désenclaver toute la région sahélo-saharienne, on pense à la route transsaharienne, la Dorsale transsaharienne à fibre optique ou encore le projet TSGP. Troisième économie dans le continent, l’Algérie représente ainsi un levier stratégique pour accélérer l’intégration africaine. Sur plan financier, et d’ailleurs, notre pays vient d’intégrer le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS). Ce qui est considéré comme une « avancée stratégique » en faveur de la complémentarité financière. Pour les perspectives, Alger va abriter, du 4 au 10 septembre prochain, la Foire commerciale intra-africaine. C’est une occasion pour donner le déclic au commerce en Afrique et, pour l’Algérie, renforcer sa position de moteur du développement du continent.
Farid Guellil
