Le Conseil de sécurité de l’ONU est appelé, ces jours-ci, à voter sur un projet de résolution, proposé par l’Algérie, obligeant l’entité sioniste à cesser immédiatement son offensive militaire et toute autre action à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza.
Le texte a été introduit, mardi, par la Mission permanente de l’Algérie auprès de l’ONU à New York, au sortir de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité convoquée à la demande de l’Algérie au sujet des attaques contre les camps de réfugiés de Rafah. L’annonce en avait été faite par le représentant permanent de l’Algérie, l’ambassadeur Amar Bendjama, immédiatement après la séance à huis clos du Conseil de sécurité. Le texte, « concis et décisif », destiné à mettre fin aux massacres à Rafah, a été mis en négociation, pour une courte durée, compte tenu de la gravité de la situation sur le terrain. Il exige un cessez-le-feu immédiat, respecté par toutes les parties, et condamne les attaques indiscriminées contre les civils, y compris les femmes et les enfants, et les infrastructures civiles. Le projet de résolution exige, à nouveau, que toutes les parties au conflit respectent leurs obligations en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne la protection des civils et des biens à caractère civil, et la nécessité de cesser de priver la population civile palestinienne de la bande de Ghaza des services de base et de l’aide humanitaire indispensables à sa survie. Il exprime également la grave préoccupation du Conseil face à la situation humanitaire désastreuse avec une famine généralisée dans toute la bande de Ghaza et les mauvaises conditions de vie ainsi que les souffrances de la population civile palestinienne, y compris ceux qui se sont réfugiés à Rafah, dont la plupart ont été déplacés de force. Le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU a appelé les États membres à assumer leur responsabilité envers l’occupant sioniste. Il a fait remarquer que le massacre a été commis par l’entité sioniste 48 heures après que la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu une ordonnance demandant à la puissance occupante de mettre fin à son attaque contre Rafah.
Il a rappelé que l’ordonnance de la CIJ est juridiquement contraignante. Amar Bendjama a ajouté que le Conseil de sécurité est mandaté, en vertu de la Charte elle-même, pour formuler des recommandations ou prendre une décision sur les mesures à prendre pour mettre en œuvre cet arrêt, et qu’il doit désormais veiller au respect de la légitimité internationale. Le projet de résolution, proposé par l’Algérie, fait suite à l’agression barbare et injustifiable lancée par les forces d’occupation sionistes contre un camp de réfugiés palestiniens à Rafah, qui a coûté la vie à plus de 45 martyrs, dont des enfants, des bébés et des femmes, en plus de nombreuses personnes gravement brûlées qui nécessitent un traitement devenu introuvable dans la bande de Ghaza après la destruction de la plupart de ses établissements de santé. L’Afrique du Sud a condamné mardi la nouvelle attaque à Rafah menée par l’entité sioniste. « Il est du devoir collectif de la communauté internationale de veiller à ce que les atrocités de cette nature soient dûment poursuivies », a souligné le ministère sud-africain des Affaires étrangères, dans un communiqué ajoutant que les frappes interviennent seulement quelques jours après que la CIJ a ordonné à l’entité sioniste de mettre fin à son offensive militaire à Rafah. De son côté, Nabil Abu Rudeïneh, porte-parole de la présidence palestinienne, a imputé cette escalade à Rafah à l’administration américaine. Mardi, devant les journalistes à Ramallah, Abou Rudeïneh a critiqué le silence de l’administration américaine sur les actions de l’entité sioniste, le qualifiant d’approbation de ce qu’il a qualifié de « guerre génocidaire » contre les Palestiniens. « Nous tenons l’administration américaine entièrement responsable de la situation à Rafah et dans tout Ghaza », a-t-il déclaré. Isolés sur cette question au sein de la communauté internationale, les États-Unis s’obstinent à protéger, de leur veto au Conseil de sécurité, l’entité sioniste.
M’hamed Rebah