Les parties maliennes, gouvernement, acteurs politiques du Nord mali et groupes ont procédé, hier, à Bamako, à la signature officielle de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, lors d’une cérémonie officielle à laquelle ont pris part plus d’une trentaine de chefs d’État et de représentants d’institutions internationales, à leur tête les Nations unies (ONU) et l’Union africaine (UA). C’est au terme des travaux d’un long processus de dialogue intermalien inclusif, entamé, juillet dernier, à Alger, sous médiation internationale conduite par l’Algérie, que l’Accord en question a pu voir le jour, et être paraphé, hier à Bamako, lors de la cérémonie officielle, par les acteurs maliens ayant pris part au processus d’Alger sur la crise malienne. Avant l’événement qu’a abrité, hier, la capitale malienne, la veille, jeudi, les membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a procédé, à Alger, au paraphe de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, après plus de deux mois de la signature dudit document, le 1er mars, à Alger, par les autres acteurs maliens. Après que le gouvernement et les mouvements engagés dans la Plateforme d’Alger, à savoir le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), et depuis la signature jeudi dernier, à Alger, de l’Accord en question, c’est l’ensemble des Maliens, du Nord comme du Sud, qui sont appelés, plus qu’avant, à la consolidation des conditions de paix et de stabilité. La tâche étant de traduire sur le terrain le contenu du document qui a été, faut-il le noter, le fruit d’un long dialogue entre acteurs maliens, du Nord et du Sud du pays, dans le cadre du processus d’Alger, les signataires sont invités à faire preuve de responsabilité, en œuvrant outre au respect des engagements pris, à consentir davantage d’efforts pour maintenir le cap tracé à travers le contenu de l’Accord d’Alger. Convaincues qu’il n’y pas d’alternative au dialogue politique, seule voie à même d’apporter les réponses aux problèmes politico-institutionnels et sécuritaires qui ont frappé le pays, les parties ont convenu de dialoguer, à Alger, sous médiation internationale, conduite par l’Algérie, dès juillet dernier. Le gouvernement de Bamako, les mouvements engagés dans la Plateforme d’Alger, à savoir le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) et la CMA, tous signataires de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, viennent de marquer, outre une étape importante dans l’histoire du Mali, mais aussi d’emprunter un tournant dans leurs relations frappées, depuis la signature de l’Accord d’Alger, par le sceau du dialogue politique, seule voie pour la paix et la stabilité dans ce pays. La recrudescence de l’insécurité au Mali a été possible en l’absence de la paix dans ce pays, et avec la signature, hier, à Bamako de l’Accord de paix et de réconciliation, l’ensemble des Maliens est appelé à relever le défi de la reconstruction et le développement d’un Mali, riche en ressources humaines et naturelles, au profit de l’ensemble du peuple malien, dont ses habitants du nord du pays. Les acteurs maliens convaincus qu’une sécurité précaire et un environnement politique instable profiteront aux groupes terroristes et aux narcotrafiquants -de drogue et d’armes-, qui, par leurs actions barbares et leurs trafics de tout genre, prennent en otage tout développement auquel aspirent tous les Maliens, du Sud comme du Nord.
Aussi, cette préoccupation majeure des Maliens, ainsi que de son voisinage, notamment l’Algérie, qui, à travers cet Accord, ouvrira les voies nécessaires pour faire face à la menace terroriste qui pèse sur l’ensemble du Sahel. L’Accord vise, pour rappel, à instaurer une paix durable dans le Nord-Mali, région qui a connu une série de rébellions touaregues, depuis les premières années d’indépendance du pays, en 1960, et, en 2012, le pays a plongé dans une crise politico-sécuritaire et institutionnelle, rendant la région du Nord malien en sanctuaire et en base d’opérations des terroristes. Le porte-parole du Haut-Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), membre de la CMA, a qualifié la signature par la CMA de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali de «grande avancée pour le rétablissement de la paix et de la réconciliation dans ce pays».
Pour sa part, le chef de la Mission onusienne au Mali, Hamdi, «ce paraphe nous conforte dans notre optimisme au sujet du processus de paix», saluant l’ensemble des parties maliennes pour leur «courage et l’esprit de compromis, dont elles ont fait preuve», précisant à ce propos «en faisant les concessions nécessaires, afin de franchir cette étape historique vers la réalisation consensuelle juste, inclusive de la crise malienne».
Pour le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, la signature de l’Accord d’Alger par les acteurs maliens jette «les fondations de la paix» et «propulsera la région vers un avenir meilleur pour les peuples et la communauté internationale», a-t-il ajouté. Par ailleurs, des acteurs et le peuple malien, les responsables et les acteurs internationaux ont salué «le rôle important» de l’Algérie, dans le cadre de la médiation internationale, ayant abouti à l’élaboration de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, et sa signature par l’ensemble des acteurs ayant pris parties au processus du dialogue intermalien inclusif, qu’a abrité Alger.
Karima Bennour
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