Le lac «Oum Ghellaz », un plan d’eau situé à l’Est d’Oran près de la localité de Oued Tlélat, officiellement protégé par la Convention Ramsar de protection des zones humides, vient d’être le théâtre d’une mort massive de carpes royales. L’incident devenu récurrent pose le problème de la pollution industrielle qui affecte plusieurs plans d’eau de la wilaya.
En attendant la visite, de la commission de wilaya chargée du suivi de la pollution des milieux naturels et des eaux de surface, qui effectuera des analyses biologiques et prélèvera des échantillons d’eau, les services de la direction de l’Environnement de la wilaya se sont déplacés samedi sur les lieux pour constater la mort de près de 400 carpes royales de différentes tailles. Des dizaines de poissons morts flottaient à la surface des eaux ou encore échoués sur les berges du lac, a-t-on appris de sources sûres. Selon un communiqué de la direction de l’Environnement, l’inspection du plan d’eau, notamment du côté Ouest et au milieu du lac a révélé que le niveau d’eau a baissé et sa couleur a changé. L’eau a pris une couleur vert-foncé et, dans certains endroits noire, notamment au niveau des troncs d’arbustes et au milieu du lac. Selon les constatations préliminaires, la mort massive des poissons est due probablement à plusieurs facteurs, dont la hausse de la température ce qui a causé la baisse du niveau d’eau, le manque d’oxygène suite à la surpopulation du lac notamment après l’interdiction de la pêche, ce qui a provoqué un déséquilibre écologique, et provoqué la prolifération des algues, qui sécrètent des bactéries toxiques. Et même si elles constituent un mets de choix pour la carpe royale, ces algues provoquent le manque d’oxygène dissout dans l’eau.
Par leur densité, elles empêchent les rayons de soleil d’atteindre le fond du lac, alors que la lumière est nécessaire à la photosynthèse qui est la principale source d’oxygénation des lacs. Le phénomène s’explique également par l’absence de stations d’épuration des eaux usées pour les groupements urbains situés à proximité du lac relevant de la commune d’Oued Tlelat. Le déversement des usées eaux directement dans le lac (côté Est) a été aussi mis à l’index dans le même communiqué. La possibilité d’infiltration des produits chimiques utilisés dans l’agriculture, et par les unités industrielles de la région est également une piste évoquée par la direction de l’environnement.
Par ailleurs, selon des associations qui militent dans le domaine de l’écologie, les raisons de la pollution du lac sont à rechercher en amont de ce plan d’eau. « Plusieurs unités industrielles que nous avions pointées du doigt et dénoncé continuent de déverser leurs eaux dans les affluents du lac. Tant que des solutions ne sont pas mises en place pour faire tarir ces sources de pollution, les poissons continueront de périr massivement à Oum Ghellaz », indique un membre d’une association qui affirme que le phénomène est devenu récurrent et qu’il s’est produit à plusieurs reprises ces dernières années.
Slimane B.