Accueil ACTUALITÉ Labatcha répond à Hanoune : «Nous avons notre groupe parlementaire» 

Labatcha répond à Hanoune : «Nous avons notre groupe parlementaire» 

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Le Parti des travailleurs (PT) est en proie à des turbulences, depuis l’action de dissidence menée par l’ex-cadre déchu, Salim Labatcha. En gardienne du Temple, la SG du parti, Louisa Hanoune, fait et des mains et des pieds pour le discréditer, lui et son action. Elle n’hésite pas de crier au complot, au moment où ce dissident préfère, lui, d’agir dans la discrétion pour adouber son initiative.

Les effets d’annonce, qui ne sont pas sans présager les capacités de «nuisance» du groupe belligérant, font craindre à la direction politique une montée fulgurante pouvant porter un coup de fouet à la stabilité du parti. Si non, comment peut-on expliquer les nombreuses réactions de Louisa Hanoune et son équipe dirigeante, si ce n’est pour contrecarrer l’offensive adverse ? Ceci étant dit, elle aurait compris qu’il faudra gagner la bataille médiatique, mais son adversaire aussi. En effet, à en croire les déclarations annoncées par le chef de file de la prétendue mouvance de dissidence, celui-ci s’adjuge du soutien de cadres du PT, issus du bureau politique, du comité central, ainsi que d’élus du groupe parlementaire. C’est ce que refuse de lui concéder la patronne du PT. Dans une énième conférence de presse précédant une réunion de l’instance du bureau politique, tenue, hier, au siège de son parti, Hanoune désavoue Labatcha, qui n’a cessé de présenter liste sur liste, faisant croire qu’il est soutenu dans son action par des hauts cadres, des élus, des responsables des instances locales etc. Pour mieux faire, Hanoune a fait appel aux cadres de son bureau politique, dont 26 membres parmi les 29 composant cette instance, ont été présents, a-t-elle relevé comme constat. Selon la liste présentée, les cadres absents (3) n’ont pas présenté une «justification valable», indique-t-on. Pour ne pas dire que ces éléments défaillants, non moins syndicalistes au sein de la Fédération nationale des travailleurs de l’agroalimentaire (FNTA) relevant de l’UGTA, ont rejoint le camp adverse, la dame du PT affirme, plutôt, qu’«ils ont subi des pressions terribles et du chantage au sein de la FNTA, relevant de leurs wilayas respectives», pour les «sommer de marcher» avec Labatcha, a-t-elle révélé. Une condition «sine qua non» pour «garder» leurs sièges au sein de la FNTA, laquelle structure syndicale, il est bon de le rappeler, est présidée par Labatcha, lui-même. Hanoune accuse son détracteur d’avoir versé dans «le faux et l’usage de faux» et fait signer des personnes à leur insu, en vue de faire élargir son initiative, a-t-elle dénoncé. Quant au sort des trois cadres «récalcitrants», il devrait être discuté hier même par le bureau politique, qui aura à traiter aussi d’autres points, tels que le projet de la révision constitutionnelle et les échéances internes au parti. Il sera question d’avoir le cœur net, avant de décider d’évincer les mis en cause, ou plutôt, au mieux, de les récupérer à son profit, a laissé entendre la conférencière. En tout état de cause, cette réaction se veut comme une réplique aux prétentions de son ex-cadre qui dit avoir été rejoint par 12 cadres de cette instance. «C’est de la pure fiction», commente la dame trotskiste, qui tient, avec le même ton, à dénoncer les intentions de son ennemi juré de créer un groupe parlementaire. Selon les propos de Labatcha, pas moins de 11 députés sont acquis à sa «cause». Or, pour Hanoune, il ne s’agit pas d’élus du PT, mais qu’ils sont des représentants d’autres obédiences partisanes. En dépit du fait qu’il soit doté d’un bureau au sein de l’Assemblée populaire nationale, Hanoune croit que lancer un groupe parallèle au sein de l’APN relève d’une chimère. Au-delà du fait que cette procédure soit anticonstitutionnelle, Hanoune a reçu «les assurances» du président de l’APN, Larbi Ould-Khelifa, il y a de cela 15 jours, selon ses dires. Même si, d’autre part, elle a interpellé le chef de l’APN pour prendre ses responsabilités devant cet état de fait, la première dame du PT revient ensuite pour faire le point autour de l’affaire de l’éjection de Labatcha et de Salim Sidi-Moussa, du comité central, ainsi que les réponses y afférentes émanant du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. En effet, le département de Noureddine Bedoui avait approuvé la décision du PT, avant de revenir, quelque temps après, par un communiqué, pour annoncer le «gel de la décision», accueillie par Hanoune avec regret. Et pour cause, Labatcha et ses partisans ont introduit un recours qui a imposé aux services du ministère un deuxième examen du dossier, au demeurant, pendu. Joint hier par téléphone, afin d’en connaiître sa version dans cette affaire précisément et de son initiative en particulier, Salim Labatcha s’enorgueillit et indique, d’emblée, avoir eu gain de cause auprès de l’administration, après que cette dernière eut accepté son recours, a-t-il expliqué, dans une brève réaction au Courrier d’Algérie. En poussant le bouchon à fond, il a révélé que la SG du PT «a été déboutée par le ministère» parce le dossier des résolutions découlant du dernier congrès du parti, tenu en 2013, «n’a pas été déposé», a-t-il accusé. D’ailleurs, pour lui, la composante le BP et celle du CC du parti, telles qu’elles ont été présentées par Hanoune, «sont totalement fausses», dira le président de la FNTA, pour démentir les déclarations de la patronne du PT. Selon lui, contrairement à ce qu’affirme cette dernière, «le BP est composé de 28 membres et le CC en compte 108», a-t-il fait savoir pour attester, semble-t-il, le fait d’avoir déclaré être soutenu par une partie de ces instances. Même la question concernant ses intentions de créer un groupe parlementaire demeure de mise. Selon lui, après avoir sollicité le bureau de l’APN, ce dernier s’est réuni le 28 janvier passé et a décidé d’accepter cette demande, a-t-il assuré, et de préciser encore que ce groupe est composé de 11 membres, dont 9 du PT et 2 indépendants.
Farid Guellil

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