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Laâyoune nous interpelle !

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Laâyoune, la ville la plus importante du Sahara occidental que l’on sait  occupée par les forces marocaines, le sera davantage du 10 au 19 octobre prochain. C’est –à –dire, elle sera doublement occupée par le Maroc durant cette période.  Et pour cause, l’occupant a profité d’un événement sportif continental pour opérer ce énième coup de force. Il s’agit de la 45e édition du Championnat d’Afrique des Clubs Champions de handball qui, si le pays désigné est bien le Maroc, le fait qu’il déplace cette compétition sur un territoire qui n’est pas le sien, est un moyen détourné pour perpétuer sa colonisation. Le Makhzen, penserions-nous, qui exploite le sport à des fins politiques, expansionnistes et propagandistes ? Ce n’est pas une première pour un régime qui en fait de ces pratiques une seconde nature. Il n’en éprouve aucune gêne. Une énième manœuvre du Maroc qui tente de légitimer, par le truchement d’un championnat à forte audience en Afrique, son occupation du Sahara occidental que le droit international, du reste,  délégitime.  Bref, le déplacement de cet événement à Laâyoune occupée ne surprend pas, mais il pose un sérieux problème de crédibilité à l’instance africaine de handball qui a, toute honte bue, validé ce projet expansionniste. Cette histoire nous rappelle l’affaire du club de football Renaissance sportive de Berkane qui a tenté, à Alger, de jouer avec un maillot floqué d’une carte du Maroc annexant les territoires sahraouis. Mais, le plan élaboré par le sulfureux Fawzi Lakjaâ n’a pas marché. La manipulation a été déjouée.  Pour revenir à cette compétition de Handball, il va sans dire  que les Algériens n’y sont nullement concernés. Ni de près, ni de loin, tant la compétition se jouera dans une ville appartenant à un peuple privé de ses territoires et bâillonné par une force armée. Ni clubs, ni arbitres ! Mais, cette forme de « boycott passif » suffit-elle comme posture ? L’Algérie, dont l’ADN de sa diplomatie est marquée par les questions de décolonisation, ne peut pas se suffire d’un boycott pour ne pas cautionner l’occupation marocaine. Il faut être à la hauteur des engagements de l’Algérie en matière de soutien aux efforts internationaux et aux positions fermes et courageuses, pour en finir avec la dernière colonie en Afrique. Ce n’est malheureusement pas le cas, et notre appareil diplomatique semble manquer à l’appel, remettre à sa place un régime qui tente la brèche « Laâyoune » pour étendre sa colonisation un peu loin. La question doit interpeller, pas seulement la diplomatie algérienne, mais la classe politique, la société civile…Bref, toute la dynamique nationale derrière le combat sahraoui doit bouger ! 

Farid Guellil

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