La France qui n’est plus ni un régime présidentiel, ni un régime parlementaire, navigue à vue. C’est l’Élysée qui est contraint de s’aligner sur les orientations du gouvernement. Non l’inverse. Lequel gouvernement est placé « en liberté surveillée » par les partis politiques siégeant à l’assemblée. Laquelle assemblée est, elle-même, paralysée par l’absence de majorité. Profitant de cette situation anarchique les ambitions personnelles d’un personnel politique s’étalent au grand jour et se marchent sur les pieds. La situation économique est tellement désastreuse que la réduction des jours fériés prend des allures de solution miracle. Un grand mouvement appelle à « bloquer tout » le 10 septembre prochain. C’est la panique. L’Élysée ne sait plus comment s’en sortir. Tenter une autre dissolution de l’assemblée dans l’espoir d’en rétablir le fonctionnement est trop risquée pour l’Élysée. Tous les observateurs s’accordent à dire que la France restera dans l’immobilisme jusqu’en 2027, « sauf complications ! » comme diraient les médecins. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, des signes de confusions (ou de diversions) apparaissent dans toutes les structures du régime français. Au point où la France ne respecte plus le droit international. Après le « don » du Sahara occidental au Maroc, les inepties françaises se sont poursuivies. Le 26 juillet dernier, un communiqué de notre ministère des Affaires étrangères avait fait état d’une « persistance des entraves rencontrées par l’ambassade d’Algérie à Paris quant à l’acheminement et à la récupération des valises diplomatiques, en violation des obligations internationales du gouvernement français… ces entraves (ont été) étendues aux postes consulaires algériens, en dépit de l’engagement pris par le Quai d’Orsay de faire en sorte que cette mesure soit reconsidérée ». L’Algérie réplique en appliquant le principe de réciprocité. Nous venons d’apprendre, toujours de source algérienne, que le 7 août dernier le ministère français des Affaires étrangères a proposé à la diplomatie algérienne « une nouvelle procédure temporaire en matière d’accès des agents algériens accrédités aux zones réservées des aéroports parisiens ». Celle-ci confirme, on ne peut mieux, l’effritement des institutions françaises. Comment ? Alors que « la décision initiale ayant privé les agents algériens de leurs badges d’accès (qui) constituait déjà une mesure discriminatoire ». (La partie française) tente de remédier à ce traitement discriminatoire par l’adoption d’une nouvelle mesure revêtant elle-aussi un caractère discriminatoire » précise la source algérienne qui cite la convention de Vienne. Tout en rejetant cette « nouvelle procédure provisoire française », notre pays rappelle que la seule solution acceptable doit être conforme « aux engagements internationaux et bilatéraux de la France. (Celle-ci) réside dans le rétablissement des titres d’accès permanents au bénéfice des agents accrédités de la mission diplomatique et des postes consulaires algériens en France ». Comme une piqure de rappel !
Zouhir Mebarki