À peine annoncée, la décision de gel de la TVA sur les intrants de la filière avicole a, d’ores et déjà, eu un impact positif sur les prix de la volaille. Alors que l’État a pris des mesures incitatives en l’exonérant de la taxe sur la valeur ajoutée et des frais de douane, la filière avicole s’est vue pousser des ailes. À en croire la déclaration du président du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA), Koli El Moumen, le gel de l’application de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) sur les intrants de la filière avicole, décidé par le premier ministre, Ahmed Ouyahia, il y a trois jours, a rapidement influencé les prix de la volaille sur les marchés. « Le premier ministère a donné des instructions au ministère des Finances pour la suppression provisoire de l’application de la TVA sur le maïs et le soja, principales matières premières de la filière, mais sans déterminer la durée de ce gel », a-t-il déclaré à l’agence de presse nationale. « La hausse de ces deux produits sur les marchés mondiaux a impacté les prix du produit final » a-t-il fait constater, en affirmant que le maïs et le soja constituent 60% de l’aliment avicole. Ainsi, il a noté que les aviculteurs importent 90 % de la matière premières qui rentre dans la production de la volaille. Plus loin, le responsable se montre optimiste en indiquant que le prix du maïs devrait baisser à 2600 DA le quintal, contre 3400 DA auparavant et cela devrait contribuer à la diminution des prix de la viande blanche qui ont déjà commencé à connaitre des baisses considérables qui varient d’une région à l’autre. Ce n’est pas tout, puisque il affirme que les producteurs de la filière ont déjà fait leurs commandes auprès des fournisseurs pour les approvisionner en alimentation de bétail, notamment le maïs. Persuadé de la justesse de ces mesures et de leur incidence sur l’amélioration de la production, le responsable a néanmoins rappelé que la filière avicole, qui souffre de plusieurs disfonctionnements, tente de s’organiser afin d’améliorer la qualité et la quantité de la production nationale en viandes blanches à des prix accessibles. Pour rappel, la régulation et la maîtrise des intrants avicoles et leurs impacts sur la réduction des prix de la volaille sur le marché ont déjà été évoqué au cours de ce mois lors d’une réunion de travail au siège du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. La rencontre, qui a réuni le secrétaire général du ministère, Kamel Chadi avec les membres du bureau du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA), nouvellement installé, avait permis d’exposer les questions liées à la mise en œuvre de l’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur le maïs. Cette réunion a eu lieu au lendemain du lancement d’une large campagne de boycott afin de faire baisser le prix du poulet de 450DA/kg à 380 DA/kg. La campagne lancée par l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE) a, toutefois, été suspendue après que celle-ci a semé la panique parmi les petits producteurs qui n’ont pas pu faire face aux pertes. La hausse du prix du poussin et de l’aliment ont lourdement impacté ces petits éleveurs.
Lamia Boufassa