La lutte contre le fléau des accidents de la route est toujours à l’ordre du Jour dans notre pays. Le ministre de l’Intérieur et des Transports (deux portefeuilles très complémentaires dans cette lutte), Saïd Sayoud, a présenté, lundi dernier aux députés, le nouveau projet de loi portant code de la route. Ce n’est pas le premier. La nécessité de revoir périodiquement la législation de la sécurité routière est dictée par le nombre d’accidents de la route qui reste élevé. Cette fois, le législateur a mis l’accent sur une augmentation des sanctions (amendes, peines de prison, retraits de permis). Il prévoit également de renforcer la prévention (conditions d’examen du permis de conduire, contrôle technique du véhicule, tests d’alcoolémie et de stupéfiants). Bref, le projet présenté au parlement avec ses 190 articles, suffira-t-il, à lui seul, pour mettre fin à l’hécatombe sur nos routes ? Parmi les multiples causes à l’origine des accidents, figurent l’état de notre réseau routier qui s’étale sur plus de 140.000 km, à une signalisation routière, par endroit, imparfaite, et à l’éclairage des routes défaillant dans nombre de cas. Il faut ajouter à cela, la réhabilitation des trottoirs squattés qui obligent les piétons à se déporter sur la chaussée, les dos d’âne hors normes et rarement signalés en amont, les passages piétons « délavés » ou décalés. Maintenant que nous disposons de la fibre et de l’Intelligence Artificielle (IA), il est possible de multiplier, dans toutes les villes, les feux tricolores aux intersections. À ce propos, il faut également des campagnes de sensibilisation à l’intention des parents qui placent leurs enfants du côté de la chaussée lorsqu’ils marchent sur un trottoir et d’être exemplaires, à leurs yeux, en traversant la route uniquement à l’intérieur des passages protégés. Les scouts répondent toujours présents lorsqu’ils sont sollicités pour ce genre de participation citoyenne. Et si, malgré tout, il faut pousser jusqu’aux sanctions des piétons, tant pis. La fin justifiant les moyens. Comme il faudra responsabiliser encore plus les collectivités locales dans leurs rôles sur tout ce qui a trait à la sécurité routière (dos d’âne hors normes, nids de poule, chaussée non remise en l’état après des travaux, passages protégés mal entretenus, défaut d’éclairage public, feux tricolores inactifs, etc.). Tout ceci pour dire qu’une réforme globale et à large spectre est indispensable dans la lutte contre ce que l’on a appelé, dans un passé récent et à juste titre, le « terrorisme routier ». Le nouveau projet de loi actuellement sur la table de l’APN fait partie de la lutte. Sauf qu’il a besoin, pour être efficace, de l’ensemble des moyens environnementaux de la circulation routière. À ne pas négliger quelques erreurs sur le tracé des routes et notamment certains virages abrupts qui nécessitent des corrections, sans tarder. Le tout nécessite rigueur, fermeté sans concession et professionnalisme. Il s’agit de protéger des vies humaines et éviter l’incidence directe sur le trésor public !
Zouhir Mebarki











































