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LA PROTESTATION S’ÉLARGIT AU SUD : La Laddh met en garde contre une «bombe à retardement »

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Alors que la contestation ne cesse de s’élargir, à travers les wilayas du Sud, la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), appelle le gouvernement à se pencher sur les problèmes de cette région afin d’éviter que ces derniers soient exploités par des parties étrangères afin de mettre en œuvre des agendas bien définis.

«Le large mouvement de contestation qui a ébranlé plusieurs wilayas du Sud, dont Béchar, Adrar et Ouargla n’est qu’une contestation pour démontrer le désarroi contre leur situation sociale», écrit la Ligue à travers un communiqué de presse. Néanmoins, celle-ci considère cette contestation comme une «bombe à retardement» qui peut exploser à tout moment. «L’on craint une explosion à n’importe quel instant qui pourrait être exploitée par des parties étrangères voulant instaurer le chaos dans notre pays», alerte l’ONG. «Le bureau national de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH), suit avec une grande inquiétude, les derniers évènements qui secouent certaines localités des wilayas du Grand Sud», écrit l’ONG dans son communiqué. Tout en interpelant le gouvernement pour prendre en charge les revendications des contestataires, avant que celles-ci ne s’aggravent davantage, la Ligue note que «la dégradation de la situation socio-économique des populations du Grand-Sud se résulte de l’échec, par le passé, des politiques des différents gouvernements qui se sont succédés». «Après 16 ans d’aisance financière, les jeunes et habitants du sud du pays, qui font face maintenant à une conjoncture difficile marquée par la restriction budgétaire et la rareté de projets de développement et d’investissements, ont recouru à la protestation pour exprimer leur colère», a précisé l’ONG, tout en appelant le gouvernement à «cerner les problèmes dans ces régions enclavées afin de désamorcer cette bombe». Chiffres à l’appui, la LADDH a rappelé que le chômage touche plus de 30% des jeunes dans cette région. De surcroît, la LADDH a souligné d’autres préoccupations dans ces régions, à l’instar de la crise de logement et l’absence d’infrastructures de santé et de loisirs, a rendu la vie difficile dans ces régions, dont les habitants son «livrés à eux même». Tout en exprimant son souhait que le gouvernement tente de «trouver des solutions concrètes pour relancer l’économie et le développement» dans ces wilayas, l’ONG a qualifié cette disparité entre le Nord et le Sud d’une «erreur intentionnée de la part du gouvernement», à laquelle «il faut y remédier». Dans ce sillage, la Ligue a regretté l’inexistence d’une politique claire chez le gouvernement, en ce qui concerne le secteur du tourisme saharien. «Les autorités doivent élaborer une stratégie efficiente pour booster le secteur en tourisme, suite à la dégradation de la situation sécuritaire avec notre voisinage», précise-t-elle avant de rappeler que «la fermeture de nos frontières avec le Niger et le Mali a lourdement impacté les échanges commerciaux Sud-sud, ou ce que les habitants appellent le troc». «La fermeture des frontière a impacté la région et a fait augmenter le taux de chômage dans ces régions», note l’ONG, avant de préciser que ceci a «contribué à approfondir le sentiment de l’abandon de la part de la population locale». «Le pouvoir central doit impérativement y remédier en investissant dans des secteurs hors hydrocarbures, à l’instar de l’agriculture, l’énergie renouvelable et le tourisme, pour désenclaver le Sud et atteindre le développement local, escompté par les habitants de ces localités», écrit la LADDH. Pour rappel, plusieurs wilayas du pays dont Adrar et Béchar, Ouargla et Djelfa ont été, cette semaine, le théâtre de plusieurs troubles. Plusieurs citoyens ont manifesté contre le chômage et la crise du logement. À Ouargla les citoyens ont exprimé leur désarroi en organisant une prière collective sur une place publique, ce qui a poussé certains à accuser les islamistes à être derrière et à exploiter la colère des habitants.
Lamia Boufassa

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