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La pénurie de lait fait son retour à Alger : Les distributeurs pointent du doigt la « mauvaise gestion »

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La tension sur le lait subventionné se fait de plus en plus sentir au niveau de la capitale. Depuis plus d’une semaine, le lait en sachet est quasi-introuvable dans la plupart des localités de la wilaya.

Le constat est même confirmé par le président de la Fédération nationale des distributeurs de lait, Oulmi Farid, qui affirme que « le lait destiné à la capitale est détourné vers d’autres wilayas, telles que Blida, Médéa, Tipasa et Bouira ». Contacté, hier, par téléphone le président de la Fédération affirme également, que le lait subventionné est «détourné vers les laiteries privées et est utilisé dans la fabrication des dérivés de lait, à l’instar du yaourt». Soulignant que la pénurie a commencé, depuis la rentrée, pour s’accentuer en ce mois de novembre, Oulmi Farid a précisé que celle-ci est la «résultante de la mauvaise gestion». En effet, selon ses dires «la capitale a besoin d’un quota de 600 000 litres par jour, mais en raison de ce détournement, il est quasi impossible de couvrir les besoins de la population dans cette ville».
Pour lui, «le quota destiné à Alger est consommé par d’autres wilayas». Sur ce point, il a indiqué que le lait dans ces wilayas est souvent vendu à plus de 30DA, en raison de la cherté de transport entre la capitale et ces régions. Tout en rappelant que la marge bénéficiaire des distributeurs, fixée actuellement à 0,90 dinars/litre, il a considéré que « les distributeurs qui détournent le lait vers ces régions augmentent le prix en raison de la cherté du carburant».
Il a ajouté, dans le même ordre d’idée, que la laiterie de Birkhadem (Alger), relevant du groupe public Giplait, est sensée alimenter la capitale seulement, tandis que la laiterie de Boudouaou (Boumerdès), avec son annexe de Rouiba, couvre les besoins des wilayas de Boumerdès, Bouira et Tizi-Ouzou. «Sur le terrain, la laiterie de Birkhadem alimente les wilayas limitrophes», a-t-il signalé.
Pis encore, le président de la Fédération des distributeurs a signalé que «la convention signée entre l’Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONIL) et les laiteries n’est point respectée». Ladite-convention stipule, selon les explications de Oulmi Farid, qu’il«est strictement interdit de transporter la poudre de lait subventionnée entre les laiteries». «Cette clause, qui vise à assurer la traçabilité de la poudre, n’est pas respectée », a-t-il dit.
Ceci étant, cette nouvelle pénurie, s’est amplifiée, durant les derniers jours, où les rumeurs s’affolent autour de la révision à la hausse du prix du lait. Contacté, hier, le groupe Giplait a refusé de donner des détails quant à sa production journalière.
À noter que la poudre subventionnée n’est pas la seule à poser problème. Il y a quelques jours, l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB) a mis en garde contre l’indisponibilité de la poudre, ce qui menace les fabricants transformateurs. Ces derniers affirment qu’ils ne peuvent plus s’approvisionner suffisamment en matière première, ce qui peut engendrer l’arrêt des chaînes entières de production, notamment celles des laits stérilisés et des yaourts.
Une étude publiée en 2017 par l’Association des producteurs algériens de boissons avait révélé que la moyenne de consommation par personne en lait pasteurisé en sachets est de 66,1 litres/an.
Lamia Boufassa

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