Après les festivités du 70ème anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, l’attention peut et doit se porter sur le récent lancement du « Le Réseau de la société civile de lutte contre la pensée néocoloniale mondiale » par le président de l’Observatoire national de la société civile (ONSC), Nourredine Benbraham. D’abord, pourquoi un tel réseau ? Il vise, avant tout « à préserver la mémoire nationale et l’histoire de notre pays, tout en l’immunisant contre toute tentative de déformation ou de remise en question » a précisé le président de l’ONSC. Pour sa part, la présidente du réseau, Mme Fatma-Zohra Benbraham, a ajouté que « la pensée néocoloniale adoptée(…), pour instaurer un nouvel ordre qui assure leur emprise sur les nations qu’elles ont échoué à vaincre (…), notamment en Afrique(…) ce cadre juridique, qui comprend des experts de plusieurs secteurs, notamment l’histoire, le droit et les technologies, œuvrera à faire obstacle à cette nouvelle pensée qui utilise les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle aux fins d’influence et de domination ». On peut traduire la raison d’être de ce réseau comme étant un instrument de veille chargé de la protection de notre mémoire et de notre histoire. En effet, les falsificateurs pullulent et leurs tentatives de déformer notre patrimoine mémoriel et historique, sont nombreuses. Ils agissent depuis l’étranger, notamment la France.
L’exemple le plus frappant se retrouve dans le déluge de livres français consacrés à notre histoire qu’ils réduisent à la seule période de la lutte de libération nationale en occultant délibérément et totalement la période 1830-1954. Pourquoi ? D’abord pour éviter de rappeler le combat permanent des Algériens contre l’envahisseur. Ensuite pour ne pas déterrer les atrocités commises par l’armée coloniale qui, selon le narratif français « a apporté la civilisation en Algérie ». Ensuite et surtout pour manipuler les esprits sur la « période 1954-1962 » et dévaloriser notre lutte de libération en « l’étouffant » avec des dissensions supposées entre les dirigeants de notre révolution. Sachant que leurs falsifications arriveront à destination par la langue française largement usitée dans notre pays. Le plus triste, dans cette entreprise est qu’il s’est trouvé, à l’intérieur de l’Algérie des individus pour relayer ces tentatives de déformation de notre mémoire. Dernière « innovation », ils viennent de se servir de la bande dessinée pour cibler nos enfants. D’autre part, le réseau dirigé par Mme Benbraham devra également surveiller certaines voix qui, en Algérie, profitent de l’extinction de la génération des moudjahidine pour s’inventer une participation et des faits d’armes imaginaires pour se glorifier. La période des témoignages sur la guerre de libération nationale devrait se clôturer maintenant que ses véritables acteurs ne sont plus de ce monde. L’autre objectif du réseau est de contrer les colonisateurs en Palestine et au Sahara occidental qui tentent de falsifier l’histoire. Noble mission !
Zouhir Mebarki