Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, est revenu hier lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale sur l’épineux problème du manque de liquidité qui persiste depuis plus d’une année. Il a tenu, à ce propos, à rassurer quant à la disponibilité du cash, notamment à quelques semaines du mois de Ramadhan. « Il y a des mesures beaucoup plus radicales qu’on est en train de mettre en place, notamment l’injection de la liquidité, et ce, par la mise en circulation du nouveau billet de 2000 dinars », a affirmé le ministre, tout en rassurant que ses services travaillent d’arrache-pied afin de mettre un terme à ce problème. « Nous avons instruit les banques publiques pour procéder à l’ouverture des guichets de banques dans les 10 nouvelles wilayas et dans les régions frontalières qui ne disposent pas de guichets », a-t-il fait savoir, au lendemain des instructions données par le président Tebboune en Conseil des ministres. Il a fait savoir, dans ce sens, que son département ministériel met en place « tous les mécanismes, qui sont possibles, pour répondre aux besoins de satisfaction de liquidité » en évoquant notamment un comité de veille, qui regroupe tous les intervenants. Ce dernier va, explique-t-il encore, « nous permettre de juguler ce phénomène et de répondre aux besoins au cas par cas ».
Circuit informel : l’option de changement de la monnaie écartée
À propos du problème de masse monétaire dans le circuit informel, le ministre a écarté le changement de la monnaie et la possibilité d’échanger le dinar pour récupérer l’argent qui circule en dehors du milieu bancaire.
« L’option de recourir au changement de notre monnaie pour éliminer le marché parallèle n’est pas à l’ordre du jour », a tranché le premier argentier du pays. Plus explicite, il a affirmé que « cette question n’est pas juridiquement possible, car le billet de banque doit continuer à circuler pendant dix ans à compter de la date de son émission ». « La stabilité juridique des marchés financiers et même économiques rend cette option impossible » rappelle Aymen Benabderrahmane. Il faut rappeler que masse monétaire qui circule au niveau du marché noir, est estimée à hauteur de 60 milliards de dollars. Évoquant les réserves de change du pays, le ministre a indiqué que les réserves de change son actuellement au-dessus des 40 milliards de dollars, sans toutefois donner le montant exact.
S’agissant de l’IRG, le ministre des Finances, a indiqué que cet impôt prélevé sur salaire représente 43 à 45% des revenus de la fiscalité ordinaire de l’État. Ce qui est « énorme » et « handicapant » pour la masse de la population fonctionnaire et employée, estime l’intervenant. Sur la possibilité de rendre obligatoire l’utilisation du chèque pour mettre fin à l’économie du cash, Benabderrahmane voit en cette option une alternative, assurant que toutes les pistes et toutes les possibilités sont à examiner au niveau de son département.
Brahim Oubellil