Les intervenants au forum « Ech-chaâb » ont appelé les autorités à la régulation et au contrôle des marchés de gros. Notamment ceux des produits essentiels, tout en révisant la stratégie de la subvention pour stabiliser les prix sur le marché national.
Pour l’analyste économique, Mahfoud Kaoubi, l’augmentation dans les prix de différents produits de consommation est une responsabilité partagée entre
« l’État, le producteur, et le consommateur qui ne se comporte pas d’une manière rationnelle». « Les prix sont augmentés, car nous importons 2/3 de nos calories, on gaspille plus de 100 millions de dollars de farine en moyenne par ans. C’est exagérant et il n’y a pas de production locale », fait-il savoir. Selon lui, la solution est d’encourager la production nationale, et de revoir la stratégie de « subvention qui connaît des détournements ». Appelant, à ce fait, les autorités à abandonner la subvention de la consommation et aller vers la subvention de la production.
Pour l’expert qu’il est, la solution est en régulant le marché, contrant le travail des producteurs, l’amélioration des processus d’administrations. En conclusion, Kaoubi pense comme les deux autres invités du forum, que seule la production et l’amélioration du taux d’intégration peut aider à stabiliser les prix.
De son côté, le président de l’APOCE, Mustapha Zebdi, depuis la fin 2020, les prix de la majorité des produits de consommations que ça soit en produit d’ (alimentation, des services, ou d’industrie) ont connu une augmentation réelle. Pour lui ces augmentations des prix sont injustifiables, « ni les taxes, ni le Corona ne sont responsables de cette flambée comme la justifie certains », indique-t-il, ajoutant que cette augmentation était prévisible depuis plus de 5 ans, notamment dans les prix des pâtes. « Nous avons averti d’une certaine augmentation dans les pâtes bien avant mais personne ne nous a écouté. Il y a des mafias qui gèrent ce marché, il faut réguler le Cartel de Semar (marché de gros) si on veut s’en finir avec ce phénomène », appelle–t-il les autorités concernés, tout en ajoutant qu’il est temps aussi que la TVA des produits alimentaires de base soit de 0%. Cependant le président de l’APOCE a indiqué qu’à cause de la mauvaise coordination entre les différents secteurs et les producteurs, et le manque d’une vraie vision malgré la volonté observée chez le président de la République Abdelmadjid Tebboune dans ce registre ; certains des produits sont augmentés des 40%, citant à ce titre « la viande rouge qui a augmenté de 7% dans quelques régions, le fer 40%, les électromenagers et les électronique entre 20 & 40%, les produits laitiers entres 5 &10%, les pièces détachées ont dépassé 40% etc …)
5 milliards de Litres de boissons produites en 2019
Intervenant hier à la même occasion, le président de l’Association des producteurs algériens des Boissons (APAB), Ali Hamani, a plaidé pour l’élaboration d’une loi pour qu’il y ait une baisse du taux de sucre dans la boisson, et mettant de l’ordre dans le marché et entre les producteurs. Indiquant que plusieurs boissons dans le marché sont illégales, et qu’il y a eu pas mal de fermeture d’unité de production de boisson, « seul le produit de qualité se maintiendra dans le marché beaucoup vont disparaître », avertit-il.
En matière de chiffre d’affaires M. Hamani a signalé qu’il s’est établi à environ 260 milliards de dinars en 2019 alors que la filière a réussi à engranger 20 000 emplois directs et plus de 100 000 autres indirects. Précisant également que la production tourne autour de 5 milliards de litres toutes boissons confondues, faisant savoir que celle qui a énormément évolué dans la même période c’est l’eau embouteillée en augmentant d’environ 30% par rapport à la pandémie. Soulignant, par ailleurs, que la consommation des boissons gazeuses a régressé de 3%, les jus ont stagné, tandis que les boisons alcoolisées n’en parlant pas (tout est fermé) Conclut-il.
Sarah Oubraham