Sans le signe extérieur de richesse, elle est difficilement détectable. Il s’agit, vous l’avez deviné, de la corruption. C’est un fléau qui touche les pays du monde entier. C’est pourquoi 192 pays, composant l’Assemblée générale (AG) de l’ONU, ont ratifié la convention contre la corruption, adoptée par la résolution 58/4 du 31 octobre 2003. Ce n’est pas un simple vol. C’est un crime que de recevoir de l’argent contre une trahison de son pays. L’ONU définit ainsi ce fléau : « La corruption s’attaque aux fondements des institutions démocratiques en faussant les élections, (…) et en créant des appareils bureaucratiques dont l’unique fonction réside dans la sollicitation de pots-de-vin. (…). Elle décourage les investissements directs à l’étranger et place les petites entreprises dans l’impossibilité de surmonter les « coûts initiaux » liés à la “corruption ». Une journée internationale contre la corruption a été décidée par l’ONU chaque année, le 9 décembre, c’est-à-dire hier. L’Algérie a ratifié cette convention. Elle a également ratifié celle de l’Union africaine ainsi que la convention arabe contre la corruption. Sur le plan interne, l’Algérie s’est dotée d’une Haute Autorité de la transparence, de la prévention et de la lutte contre la corruption (HATPLC). Elle a mis en place une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption (2023-2027). Il faut dire que notre pays a été gravement affecté par ce fléau durant les deux premières décennies du troisième millénaire. Tellement affecté que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a inscrit, dans ses 54 engagements, sa détermination à lutter contre ce crime et à récupérer tous les biens mal acquis. Il a réussi à récupérer, jusque-là, des biens et des fonds à hauteur de 30 milliards de dollars. Récemment, la justice algérienne a récupéré, auprès des autorités espagnoles, un hôtel 5 étoiles à Barcelone, acheté avec des fonds détournés par un oligarque algérien. Malheureusement, des pays comme la France, pourtant signataire de la convention onusienne contre la corruption, reste sourde aux demandes de l’État algérien dans sa lutte contre ce fléau. Mieux, elle devient le refuge idéal aux corrompus avec les biens qu’ils ont illégalement transféré sur son territoire. Comme la corruption se déroule dans l’opacité, le moyen le plus efficace demeure, sans conteste, les lanceurs d’alerte. À ce propos, même si la présidente de la HATPLC, a fait état de 1.540 signalements (de cas de corruption NDLR) enregistrés cette année, elle juge que « la protection juridique actuelle du lanceur d’alerte n’est pas assez dissuasive ». Une protection qui a besoin d’être consolidée et renforcée. C’est une exigence de performance car, depuis 2019, la corruption ne cesse de reculer dans notre pays. Plusieurs anciens hauts dirigeants du pays et anciens cadres d’institutions publiques sont en prison par décision de justice pour des faits de corruption. Le combat se poursuit. Le 9 décembre n’est qu’une halte d’évaluation et d’actualisation de la lutte !
Zouhir Mebarki







































