Une tragédie que nous avons bien connue en Algérie dans les années 1990. Aujourd’hui, c’est la France qui vit cette tourmente. Avec une dette qui dépasse les 3300 milliards d’euros et des intérêts annuels de la dette qui s’élèvent à 67 milliards d’euros, le miracle d’échapper aux fourches caudines du FMI n’existe point. D’ailleurs c’est le ministre français de l’Économie, Éric Lombard, qui a tenu à en informer les Français, lundi dernier. « Notre pays perd en souveraineté, en indépendance », a-t-il précisé en annonçant la « mise sous tutelle des créanciers et du FMI ».
Quelques médias français lui ont emboîté le pas avec des propos plus nuancés. Sous la forme interrogative : « la France peut-elle passer sous la tutelle du FMI ? ». Les mêmes médias se gardent de développer leurs « papiers » en « euros ». Ils préfèrent « jongler » avec les pourcentages pour que le citoyen lambda n’y comprenne rien. Pour ne pas jeter de l’huile sur le feu et risquer de faire sortir les français dans la rue. Une presse patriote, c’est légitime ! Mais aussi « Cocorico » tout de même. Ceci dit, il faut savoir que l’essentiel des ressources financières de la France proviennent des impôts et taxes. En avril 2024, ces ressources étaient de l’ordre de moins de 70 milliards d’euros. C’est-à-dire qu’en payant les intérêts de la dette il ne reste plus à la France que 3 milliards d’euros. Ce qui l’oblige à solliciter encore et toujours des prêts extérieurs. Une spirale et un cercle infernal dans lesquels la France est enfermée depuis des décennies. Si la présidence de De Gaulle avait permis un petit excédent entre les ressources et les dépenses publiques, c’est sous François Mitterrand que l’endettement a pris son envol. Au moment même où profitant de nos déboires avec le FMI et les conséquences tragiques de notre endettement extérieur, ce même Mitterrand nous poussait vers un chaos inimaginable. Fermons la parenthèse. Ses successeurs l’ont aggravé. En 2007, à partir de la Corse où il était en déplacement, François Fillon, Premier ministre de Sarkozy avait déclaré : « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d’un État qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d’un État qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans, ça ne peut pas durer ». Et ça a duré ! À l’arrivée de Macron à l’Élysée en 2017, la dette publique de la France s’élevait à 2280 milliards d’euros. Aujourd’hui elle est de plus de 3300 milliards d’euros. Cela se passe de commentaires. Les perspectives sont loin d’être reluisantes. Désindustrialisation, délocalisation des fleurons de l’industrie, agriculture menacée, rien à l’horizon ne permet d’entrevoir un semblant de « réindustrialisation » comme tentent de le faire croire certains en France. Le 22 mai dernier, Arnaud Montebourg, avait déclaré, devant l’assemblée française que « le bradage » des entreprises phares (Arcelor Mittal, Alsthom, etc…) par l’État ne concourt pas à faire renaître l’espoir. La France agonise !
Zouhir Mebarki