C’était dans l’air depuis décembre 2023, suite à l’utilisation excessive de l’article 49-3 par la Première ministre, Elisabeth Borne. Cela s’est confirmé par la suite lorsque le président français, Emmanuel Macron, a dissous l’Assemblée nationale française, le 9 juin dernier. Ce jour-là, avait-il à l’esprit qu’il courrait à sa propre perte ? La seule chose de sûre-vu la surprise générale créée par cette dissolution- est l’aggravation du désordre ambiant dans la gouvernance française. Ce « coup de poker » de l’Élysée s’est transformé en une grande confusion, proche de l’anarchie, au plus haut sommet de l’État. Avec l’absence d’une majorité à l’assemblée nationale, les élections législatives anticipées ont ouvert la boîte de pandore au pays des gaulois. L’idée d’une élection présidentielle anticipée commençait à germer. C’est l’ancien premier ministre, Edouard Philippe, qui, le premier, l’a suggéré, le 3 septembre dernier, en annonçant sa candidature. Ce qui suppose, au préalable, le départ de l’actuel Chef de l’État, Emmanuel Macron. Depuis, ce dernier ne cesse d’accumuler les motifs de la grogne populaire. Sur le plan intérieur, les manifestations des agriculteurs, la grève à la SNCF, une autre grève dans les services publics annoncée pour jeudi prochain, etc. Ce désordre s’ajoute à l’impressionnante dette publique de plus de 3200 milliards d’euros, à la fermeture en cascade des entreprises, aux licenciements collectifs, etc. Sur le plan extérieur, les expulsions d’Afrique des bases militaires françaises s’enchainent. Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, c’est au tour du Tchad et du Sénégal à montrer la porte de sortie à la France. S’ajoute l’humiliante arrestation des gendarmes français par l’armée sioniste, la perte de voix à l’international notamment au Liban historiquement sous la protection de la France, etc. Les partis d’opposition se sont emparés de tous ces signaux avec la ferme intention de porter le coup de grâce au locataire de l’Élysée décrié comme jamais ne l’a été avant lui un président de la 5ème République. Une première tentative de destitution présentée par le groupe parlementaire de LFI (La France Insoumise) a été évitée le 2 octobre dernier. Ce parti considère que la France a subi « un coup de force démocratique » d’Emmanuel Macron qui n’a pas respecté le résultat des législatives anticipées. Un deuxième projet de destitution est en cours actuellement. Dès aujourd’hui lundi, c’est le gouvernement Barnier qui est menacé par une motion de censure. De ce fait, la démission de Macron devient plus que probable. Après Edouard Philippe, Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature à la présidentielle anticipée qui s’annonce. Son parti a adressé, vendredi dernier au ministre de l’Intérieur, Retailleau, une lettre lui demandant des précisions sur « les modalités d’organisation » de cette élection anticipée, vu les délais imposés par la constitution française et la réalité du terrain. La France vit sous la menace des pires moments de son histoire depuis 1789.
Zouhir Mebarki