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La crise économique amplifiée par le coronavirus : Des temps durs attendent les clubs algériens

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Qu’ils soient parrainés par des entreprises publiques ou non, tous les clubs algériens s’apprêtent à serrer la ceinture. C’est que tout le monde est conscient que la prochaine période ne sera plus comme avant et que leurs problèmes financiers desquels ils ne cessent de se plaindre depuis quelques années, vont s’aggraver davantage.
En tout cas, ils sont plus d’un président ou dirigeant des clubs de l’élite ou ceux dits ‘’professionnels’’ qui reconnaissent d’ores et déjà cette réalité, non sans tirer la sonnette d’alarme. Le directeur général du CSC, Rachid Redjradj, dont le club est mis depuis 2013 sous la coupe d’une filiale de la firme pétrolière Sonatrach, ne va pas par trente-six chemins pour attirer l’attention sur la gravité de la situation que traverse le football national.
«Nous avons reçu des instructions de la part des propriétaires du club pour revoir à la baisse les salaires des joueurs à partir de la saison prochaine. Ça devient impossible de continuer à verser des salaires aussi faramineux aux joueurs au moment où le pays s’apprête à vivre une crise économique sans précédent amplifiée par la pandémie du coronavirus qui va certainement laisser des séquelles sur tous les domaines de la vie. Et puis, je suis persuadé que le football sera le dernier des soucis des pouvoirs publics dans un avenir proche, car la priorité va à d’autres secteurs, à sa tête le secteur de la santé qui bénéficiera certainement d’un meilleur intérêt après tout ce que nous sommes en train de vivre à cause de la pandémie», déclare-t-il.
Même son de cloche du côté de la direction de l’ES Sétif, où la situation financière est beaucoup plus compliquée, comme l’affirme le membre du directoire, Zeghlache. «Le club doit pas moins de six salaires aux joueurs, puisque depuis le début de cet exercice, nous n’avons pu verser que trois mensualités à nos protégés. On devra donc au moins épurer nos dettes envers eux avant de négocier avec eux l’éventualité de se désister des salaires liés à cette période de suspension de la compétition à cause du coronavirus. Une chose est sûre aussi : la révision des salaires en vue de la saison prochaine sera inéluctable, car avec la baisse très sensible des recettes émanant des sponsors et des autorités locales, on n’est plus en mesure d’honorer nos engagements envers les joueurs», prévient-il.
Il faut dire que la situation ne diffère pas trop au MCA et au CRB, deux clubs pourtant parrainés par deux entreprises publiques, Sonatrach et Madar respectivement. Les présidents des deux clubs ont annoncé à leur tour le plafonnement des salaires de leurs joueurs dès la saison à venir. Idem pour le nouveau propriétaire de l’USMA, à savoir, le Groupe Serport, sans oublier la direction du MCO et tous les autres clubs.
Cette réaction des patrons des formations algériennes coïncide avec une imminente loi que la fédération égyptienne de football s’apprête à promulguer et par laquelle les joueurs algériens ne seront pas considérés comme des étrangers dans le championnat de ce pays. Il s’agit d’une même loi adoptée depuis près de deux années en Tunisie et qui a servi à «l’exode’’ d’un très grand nombre de joueurs algériens vers le pays voisin.
Et quand on sait qu’ils seront pas moins de 105 joueurs évoluant dans la Ligue 1, cette saison, libres de tout engagement envers leurs clubs respectifs dès la fin de l’exercice en cours, on peut s’attendre donc à des départs massifs des meilleurs talents algériens vers les championnats tunisien et égyptien dès la saison prochaine. La plupart des joueurs refusent d’ores et déjà que l’on touche à leurs salaires, ce qui devrait les encourager, à s’exiler du côté de la Tunisie et d’Egypte.
Hakim S.

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