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La colère des Français

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Depuis hier, les agriculteurs veulent bloquer Paris. Pour les retenir, un arrêté a interdit toute manifestation dans la capitale française. Sauf que de l’Hexagone aux territoires d’Outre-mer, la France offre une image de déliquescence avancée. Le Conseil économique, social et environnemental français (CESE) alerte dans son dernier rapport sur le « sentiment de mise à l’écart de la société doublée d’une défiance vis-à-vis du personnel politique ». Marine Le Pen a sauté sur l’occasion et s’est rendue, hier à Mayotte, ce « département » français depuis près de deux siècles, surnommé « l’île-bidonville ». L’opposante française compte faire monter la mayonnaise. Faire « chauffer » encore plus la colère des Mahorais contre le pouvoir français « qui promet mais ne fait rien ». On a vu comment l’ancienne Première ministre, Élisabeth Borne qui, lors d’une visite à Mayotte, a tourné, avec mépris, les talons et donné le dos à des résidents de l’île. Mais ce n’est là que la partie visible des crises qui secouent la France. Un journal français « La Charente libre », résume ainsi la situation : « Crise politique, crise des finances publiques, Crise sociale : dans un climat aussi tendu qu’illisible, leur superposition risque de plonger durablement le pays (la France NDLR) dans l’impasse ». Il y a le pouvoir d’achat des ménages qui touche le plancher. Les Français sont obligés de revendre leurs cadeaux de Noël. D’autres attendent quotidiennement la sortie des poubelles des supermarchés pour remplir leurs couffins. L’effondrement du régime est imminent. Aucun gouvernement n’échappe à la censure. Le parlement « navigue » sans majorité. Le président de la République est conspué par la population. Actuellement, les Français vivent avec la peur au ventre que toutes ces crises n’entrainent de graves troubles qui installeraient durablement l’insécurité. La colère du monde rural, qui s’exprime depuis hier, pourrait être le puissant détonateur de ces troubles redoutés. À tel point que les dirigeants français s’accrochent à la « pause » des élections générales des membres des chambres d’agriculture, prévues du 15 janvier au 31 janvier 2025. « Ce scrutin constitue une séquence cruciale » précise le ministère de l’Agriculture français qui ajoute, dans son communiqué, que ce sera « une opportunité essentielle » pour apaiser le monde agricole. Un vœu pieux car le malaise est profond et multiforme. Au-delà de la colère des agriculteurs c’est l’ensemble du monde rural qui subit une lente et inexorable désertification des services publics. La politique intérieure des régions est désastreuse. Des accords, comme celui de l’Union européenne avec le Mercosur (alliance économique d’Amérique du Sud), qui est un accord de libre-échange de « viande contre voiture », aggravent la situation. Un véritable bradage que les Français n’acceptent pas. Bref, la situation en France est inextricable. Que pourra le gouvernement Bayrou de plus que n’a pu celui de Barnier ? Ils sont tous les deux frappés de la même impuissance. Le jeu politique est fermé !
Zouhir Mebarki

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