Accueil ACTUALITÉ LA CHEFFE PAR INTÉRIM DE LA MANUL SUR LE CESSEZ-LE-FEU EN LIBYE :...

LA CHEFFE PAR INTÉRIM DE LA MANUL SUR LE CESSEZ-LE-FEU EN LIBYE : L’éloignement du chaos dépend de l’action des membres du CS

0

La reprise du dialogue inter- libyen, depuis l’annonce par les deux camps rivaux du cessez-le-feu, août dernier, étant attendue par le peuple libyen, souffrant des conflits et des tensions entre des parties libyennes, en raison des interférences et des ingérences de pays étrangers à la région, est une urgence, pour Stéphanie Williams, cheffe par intérim de la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul).

Elle a appelé, en effet, les membres du Conseil de sécurité (CS de l’ONU) à l’action et à saisir la « fenêtre d’opportunité » qui se présente, par l’annonce du cessez-le-feu dans le pays avant qu’elle ne se dissipe au grand dam des Libyens d’abord.
Lors de son briefing au Conseil de sécurité, sur la Libye à la lumière des derniers développements survenus, notamment l’entrée en force , militairement de forces étrangères, sur la scène libyenne, après avoir nourri et rythmé une guerre par procuration en Libye, la responsable onusienne a appelé les membres du Conseil de sécurité à dégager des actions et à s’éloigner des déclarations et des paroles. Leur demandant à jouer un rôle plus pertinent et effectif en faveur du règlement politique de la crise libyenne, Stéphanie Williams leur dira « votre aide, non seulement en paroles mais surtout en actions aidera à déterminer si le pays descend vers de nouvelles profondeurs de fragmentation et de chaos  ou progresse, vers un avenir plus prospère » a-t-elle souligné aux membres du Conseil de sécurité. Attirant leur attention que la fragilité du cessez -le-feu annoncé et la situation demeurant « tendue » sur le terrain, notamment autour de la ville stratégique de Syrte, mettant en péril, a-t-elle avancé, «les 130 000 habitants de cette ville ainsi que les infrastructures pétrolières vitales du pays », poursuivant, elle avertit le Conseil de sécurité que « Si la ville connaît un calme « relatif  » depuis juin, « des sponsors étrangers », continuent d’acheminer des armes et du matériel de pointe » selon elle. Des activités, qui pour la Cheffe par intérim de la Manul, constituent, non seulement « une violation alarmante de la souveraineté de la Libye », mais aussi « une violation flagrante de l’embargo de l’ONU sur les armes, sans parler des engagements pris par les participants à la Conférence de Berlin » a-t-elle ajouté. Après avoir effectué une tournée dans la région, sur la crise libyenne, dans le cadre des efforts de l’ONU pour lancer la dynamique du processus politique inter-libyen, lequel n’a cessé d’être au centre des préoccupations des pays voisins de la Libye, notamment l’Algérie et la Tunisie, dont Alger n’a cessé de consentir des efforts pour amener les libyens à dépasser leurs divergences en vue de prémunir le peuple libyen et la Libye du pire scénario qui la guette, depuis l’opération militaire de l’Otan, dans ce pays.

Pour S. williams le dialogue libyen doit être « global et inclusif »
Si les perspectives de la reprise du dialogue, lequel devant être « global et inclusif » selon la responsable onusienne, entre les acteurs libyens, ont émergé, après les risques d’éclatement d’une guerre entre des pays étrangers soutenant chacun respectivement, un des deux camps libyens rivaux, il est à craindre de voir ces risques reprendre le dessus, sur fond des tensions et des divergences entre deux membres de l’Otan, la Turquie et la France, sur la Libye et en général la Méditerranée orientale. Confiante du soutien de Washington, chef d’orchestre de l’Otan, Ankara, après avoir élargi et sauvegardé son rôle économique, notamment par l’action armée, dans son soutien militaire au Gouvernement libyen, et plus récemment par son escorte militaire de son opération maritime d’exploration et de recherches des hydrocarbures, suscitant avec le soutien des européens, principalement la France, de vives réactions de la Grèce contre Ankara. Rappelons que lors du déplacement de hauts responsables turcs, à Moscou, lundi et mardi derniers, pour discuter avec les russes sur la Libye et la Syrie, le président Macron, lui s’est envolé, à Beyrouth, mercredi, pour atténuer les tensions entre les acteurs libanais, non sans le feu vert de Washington, suite au recul , selon des observateurs de la scène libanaise, du rôle d’un des alliés des États- Unis, dans la région, en l’occurrence, l’Arabie saoudite. Pour l’amiral James Stavridis, (ancien commandant des forces de l’OTAN en Europe) il déclare que «la Turquie est un médiocre allié de l’OTAN mais la Russie est l’ennemi numéro 1 !» a-t-il commenté, à des médias, le rôle actuel de la Turquie, qui froisse certains de ces partenaires à l’Otan. Mercredi dernier,  le président tunisien, Kaïs Saïed, a mis en exergue l’importance de « la coordination et les concertations » établies entre la Tunisie et l’Algérie en vue de « rétablir la paix en Libye » et « relancer un dialogue interlibyen rassembleur » a indiqué un communiqué de la présidence tunisienne, au terme de la rencontre du président tunisien avec la responsable onusienne par intérim de la Manul, Stéphanie Williams. Le chef de l’État tunisien, a mis en avant, à cette occasion «le rôle capital des pays voisins de la Libye dans l’identification d’une solution pacifique à la crise libyenne » soulignant, à ce titre, « la coordination et les concertations établies entre la Tunisie et l’Algérie pour réaliser la stabilité en Libye », précise la même source. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a fait état, rappelons-le, le 20 juillet dernier, d’une possible initiative algéro-tunisienne pour la résolution pacifique de la crise libyenne, déclarant qu’ « une possible solution algéro-tunisienne » et réaffirmant que le règlement du conflit entre libyens « passe impérativement par la table du dialogue et que l’usage des armes n’a et ne sera jamais la solution ». Mardi dernier, le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum s’est rendue en visite officielle en Turquie, où il a été reçu par le président Tayyep Racip Erdogan. Les échanges entre les chefs de diplomatie des deux pays qui ont porté, outre sur les relations bilatérales sur la Libye et dans ce cadre, il a été « souligné la nécessité d’une solution politique basée sur le dialogue et la réconciliation entre tous les Libyens, et à l’abri de toute ingérence étrangère, en tant que seule issue à même de préserver l’unité et l’intégrité de la Libye » a indiqué le communiqué du ministère de Sabri Boukadoum .
Karima Bennour

Article précédentGESTION DE LA TRANSITION AU MALI : Début des consultations aujourd’hui
Article suivantREPRISE DE LA VIE POST-CRISE SANITAIRE : L’Algérie est-elle prête ?